La fin du cauchemar de vols de voitures ne semble pas être pour bientôt et ce, malgré toutes les précautions habituelles prises par les propriétaires, telles que les alarmes embarquées. Une nouvelle technique vient d'apparaître tout récemment. Cette dernière consiste en le vol soit des clés de voitures soit des clés munies de puces d'origine ou achetées auprès d'installateurs agréés. Après avoir repéré de potentielles victimes, en fonction du type du véhicule et surtout de sa valeur marchande sur les marchés de vente d'automobiles, des pickpockets se chargent de subtiliser les clés et de les remettre aux voleurs spécialisés. Ces derniers auraient déjà noté les habitudes des victimes comme le lieu de stationnement. Une première opération a été enregistrée à Oran. Un automobiliste, habitant le quartier de Maraval et possédant une Peugeot 207 Hdi, s'est vu subtiliser ses clés de voiture alors qu'il faisait la queue au bureau de poste de Miramar. La cohue avait été indescriptible ce jour-là. Une fois le vol de clés découvert, ce fut trop tard, sa voiture avait disparu. Un autre cas de vol de clés de voitures a été enregistré la semaine dernière à Oran. Une mère de famille avait stationné sa voiture dans un parking et pris le tramway avec ses enfants. Une fois descendue, elle se rendit compte du vol. Les éléments de police avaient arrêté la rame du tramway d'Oran près de la station de Valero pour une enquête d'usage. Des passagers auraient déclaré que des pickpockets lui auraient volé les clés et seraient descendus plus tôt. Une panique indescriptible s'empara d'elle. Cette nouvelle technique, selon certains observateurs, serait plus discrète mais ne pourrait avoir de résultats sans la complicité de gardiens de parkings surtout ceux considérés comme sauvages (parkings). Il faut noter que le vol de voitures a connu une progression de 30% entre 2010 et 2011. En parallèle et dans le but de contrecarrer ce phénomène, la direction générale de Sûreté nationale a modernisé ses moyens de lutte, à l'instar du système Lapi (Lecture automatisée des plaques d'immatriculation). Ce moyen a permis le démantèlement de plusieurs réseaux spécialisés dans le trafic de voitures. Il s'agit d'un appareil placé sur le toit du véhicule de patrouille qui permet la lecture des plaques d'immatriculation des voitures et leur identification. Déjà, depuis le début de 2013, les services de police sont parvenus à récupérer 226 véhicules volés et à appréhender 148 personnes impliquées, grâce à l'utilisation de cette technologie. Notons que le phénomène est en léger recul en zone urbaine cette année. Rappelons qu'au premier semestre 2012, les services de sécurité ont enregistré le vol de 1 250 véhicules alors que pas moins de 500 voitures ont été récupérées et 350 personnes arrêtées. Les services de police précisent que les véhicules les plus exposés sont ceux dotés de système d'alarme alors que les endroits où ont eu lieu ces vols sont souvent les «parkings sauvages». D'autre part, les services de la Gendarmerie nationale d'Oran, durant l'année dernière, ont pu récupérer 25 voitures volées contre 36 véhicules en 2011. En 2012, 116 plaintes pour vol de voitures ont été traitées par les différentes brigades du Darak El Watani contre 147 en 2011. Trois marques de voitures, de concessions, sont très prisées, les véhicules Chevrolet, les Accent et Atos de la marque Hyundai et surtout les Renault. Une véritable course contre la montre est engagée pour démanteler le plus vite possible les réseaux de malfaiteurs à l'origine de ces vols. D'autant plus que ce genre de voleurs ne semble reculer devant rien. Le plus surprenant c'est que ces cas de vols sont enregistrés à travers toute la wilaya et sont commis de jour comme de nuit. Ces malfaiteurs agissent même dans des quartiers considérés comme résidentiels et tranquilles. Les moyens ainsi que des méthodes n'ont pas trop changé. L'on citerait : le vol des voitures en stationnement, quoique l'usage de la force reste le moyen le plus fréquent, particulièrement dans les zones les plus reculées. En plus de la violence, les réseaux de vols de voitures utilisent très souvent des jeunes femmes comme appâts pour attirer les victimes dans un endroit isolé où attendent des complices. Le propriétaire est alors obligé d'abandonner sa voiture sous la menace d'armes blanches telles que des «bouchia». Une fois subtilisé, le véhicule est maquillé par la falsification de son numéro de châssis grâce à des techniques se basant sur l'informatique. La nouvelle voiture est ensuite revendue sur le marché noir souvent à des prix attractifs. Signalons qu'une association de malfaiteurs, composée de quatre éléments, a été jugée la semaine dernière à Oran. Elle revendait les véhicules volés entre 20 et 30 millions de centimes l'unité.