Le vol de véhicules est un phénomène qui prend de l'ampleur. Les malfaiteurs diversifient leurs façons d'opérer et s'ingénient à inventer les stratagèmes les plus machiavéliques pour piéger leurs victimes. Selon un rapport de la Gendarmerie nationale, les réseaux de trafic de véhicules recourent à 9 stratagèmes tendus aux automobilistes pour les déposséder de leurs véhicules. Parmi ces «filouteries», on relève que les auteurs de vols attirent les taxis clandestins, les taxis compteurs et les chauffeurs de bus de voyageurs, leur demandant de les transporter vers une destination contre une somme d'argent conséquente. En cours de route, les trafiquants demandent au chauffeur d'emprunter des raccourcis prétextant pouvoir gagner du temps et, puisqu'il s'agit d'un piège, c'est à ce moment-là qu'ils passent à l'action, agressant le chauffeur et volant le véhicule. Ce genre de mode cible très particulièrement les chauffeurs inter-wilayas et ceux qui exercent dans des stations urbaines, selon la gendarmerie. Le second piège utilisé souvent par les trafiquants, consiste en un guet-apens. Celui de coincer le conducteur avec deux véhicules, l'obligeant à s'arrêter avant de l'agresser et le déposséder de sa voiture. Le troisième piège consiste à voler les véhicules dans des endroits isolés, là où la fréquence routière est moins importante, comme en témoigne le nombre élevé de vols de véhicules et de conducteurs agressés enregistrés dans ces lieux. Le quatrième piège consiste, quant à lui, à surveiller les propriétaires des véhicules qui recourent, souvent, au stationnement dans un même endroit. Après la surveillance par les membres des réseaux de vols de véhicules, qui peut durer jusqu'à un mois, ces derniers passent à l'acte en faisant les doubles des clés. L'escroquerie est le cinquième piège. Après avoir passé un accord avec un particulier possédant un véhicule proposé à la vente, les malfaiteurs fixent un rendez-vous au vendeur pour, ensuite, voler le véhicule. Il y a, également, l'exploitation de jeunes filles. Les réseaux de vols de véhicules recourent, souvent, à des jeunes filles pour «appâter» leurs victimes avant de leur subtiliser leurs véhicules, selon la gendarmerie. Cette dernière, qui se base sur l'expérience de ses investigateurs, écrit, dans le rapport, que le neuvième piège consiste à avoir des complicités avec les propriétaires de certaines agences de location de véhicules. - Le phénomène du vol de véhicules est en augmentation comparativement à la même période de l'année précédente, apprenons-nous auprès de la DGSN. Dans un bilan s'étalant sur la période allant du 1er janvier au 31 août 2012, les services de police de la DGSN font état de la récupération de 605 véhicules volés et l'interpellation de 427 individus. La cellule de communication de la DGSN affirme que d'après les victimes, les vols de véhicules sont perpétrés au moment où ces derniers sont en stationnement et peu de cas sont commis avec violence ou par abus de confiance. Alger prédomine dans le vol de voitures, suivie d'Oran et de Blida. Selon la DGSN, qui cite les investigateurs de la police, «le ciblage des véhicules s'effectue selon l'absence du système antivol et la fragilité du système de démarrage qui est fabriqué à base d'amiante et ne nécessite qu'un objet contondant pour sa destruction totale». Dans le cadre de la lutte contre ce fléau, «la DGSN a multiplié plusieurs actions de formation au profit des enquêteurs chargés de ces dossiers. Il est également procédé à dotation des services opérationnels par le système «Lapi» qui est, en fait, un appareil de lecture automatisée des plaques d'immatriculation permettant de détecter les voitures signalées volées». Le «Lapi» photographie les plaques de tous les véhicules qui passent à sa hauteur.