La Coordination nationale des corps communs et des professionnels de la santé, affiliée à l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), rejette l'élargissement de la prime de contagion, telle que présentée par la tutelle qui, dans un communiqué adressé samedi dernier au syndicat, «offre une prime de contagion allant de 2500 à 7200 DA répartie selon les grades». La coordination des corps communs estime, par la voix de son secrétaire général, Mounir Batraoui, que «la répartition proposée par la tutelle dénote un mépris à l'égard des travailleurs». «Nous avons réclamé une prime de contagion de 8000 à 10 000 DA, répartie selon le risque de contagion et non selon le grade», explique le syndicaliste, contacté hier. Pour le même syndicat, plusieurs catégories de corps communs n'obtiendraient que 2500 DA de prime, alors qu'elles sont constamment exposées au risque de contagion. C'est le cas des ambulanciers, des brancardiers, mais aussi des agents d'entretien, complètement «méprisés» par la répartition proposée qui favorise les catégories gradées du système de la santé. Il est exigé une révision de la répartition avec la prise en compte du paramètre risque. Selon M. Batroui, en 2012, c'étaient 30 cas de contamination qui ont été enregistrés parmi les corps communs dans la wilaya d'Alger. «Il s'agit de ceux qui sont en premier contact avec les malades ou avec les déchets hospitaliers.» Selon le syndicat, 15 travailleurs de cette catégorie sont décédés des suites de ces contaminations. Les corps communs sont à leur sixième semaine de grève. En plus de la prime de contagion qui n'arrive, apparemment, pas à trouver une issue favorable auprès de la tutelle, le syndicat reste intransigeant sur le montant de la prime de garde. «Nous réclamons une majoration décente de la prime de garde. Il y a trop d'injustice dans la répartition de ces primes. Les corps communs sont le maillon faible du système de la santé», constate-t-on au niveau du syndicat qui a décidé de poursuivre son mouvement de protestation. Une grève qui coïncide avec le renouvellement du débrayage cyclique des praticiens généralistes et spécialistes, des psychologue et des paramédicaux sous l'égide de l'Intersyndicale de la santé publique pour des revendications socioprofessionnelle. La coordination des corps communs organisera, en outre, un sit-in au niveau de l'hôpital Mustapha «pour exprimer notre refus à la proposition du ministre et réclamer à cor et à cri nos revendications», souligne M. Batraoui.