Pratiquement tout ce qu'un établissement hospitalier peut compter comme chevilles ouvrières, est concerné par l'appel à la grève lancé par au moins 6 syndicats (dont 4 affiliés à l'Intersyndicale des professionnels de la santé publique, IPSP). Pratiquement tout ce qu'un établissement hospitalier peut compter comme chevilles ouvrières, est concerné par l'appel à la grève lancé par au moins 6 syndicats (dont 4 affiliés à l'Intersyndicale des professionnels de la santé publique, IPSP). Le CHU Mustapha-Pacha, pour autant ne désemplit pas de son monde et de ses malades. Hier, les citoyens ont comme à leur habitude afflué vers l'hôpital, ne paraissant nullment se soucier du fait que le personnel médical soit entré en débrayage. En entrant dans les services pour y confier un malade, prendre un rendez-vous, ou faire des analyses, ils ont croisé les agents et les employés (des corps communs) et les infirmiers rassemblés en piquets de grève, brandissant des pancartes exprimant leur ras-le-bol. Les médecins et autres spécialistes n'ont pas organisé de piquets de grève. Mais un sit-in des médecins de l'IPSP est prévu aujourd'hui devant le ministère de la Santé. Si la grève des médecins (généralistes, spécialistes, psychologues, professeurs d'enseignement paramédical) bouclera aujourd'hui son troisième et dernier jour (en attendant la suite), deux autres corps de métiers les y ont déjà précédé. Il s'agit des paramédicaux, dont la protestation est encadrée par le Syndicat national des paramédicaux (SAP) et des corps communs qui protestent sous l'égide de la Coordination nationale des corps communs de la santé, affiliée à l'UGTA. Les corps communs entament leur 4e semaine de grève illimitée même s'ils ont repris le travail pendant le temps qu'avait duré le deuil national décrété suite au décès de l'ancien chef de l'Etat, Ali Kafi. Quant aux paramédicaux, ils en sont à leur 2e semaine de grève. Employé comme chauffeur à l'hôpital, 22 ans de service, Hamid D, père de 6 enfants déclare toucher un salaire ne dépassant pas 20.000 DA. « Jusqu'à aujourd'hui, la tutelle ne nous a pas contactés alors que nous sommes disposés à dialoguer, toute ouverture de dialogue impliquerait pour nous la reprise du travail » affirme Ahmed Terrak, SG de la section syndicale de la Coordination nationale des corps communs de l'hôpital Mustapha. Des revendications refusées par les Finances La coordination des corps communs qui revendique 113.000 employés à l'échelle nationale, réclame l'attribution d'une prime de contagion à l'ensemble des travailleurs de la santé car celle-ci n'est attribuée actuellement, explique Ahmed Terrak qu'à des catégories spécifiques. « La tutelle nous a dit que notre revendication (la prime de contagion) n'a pas été acceptée par le ministère des Finances » soutient ce syndicaliste. Et d'ajouter « pour nous tout agent de la santé a droit à une prime de contagion même si le risque n'est pas le même pour tous ». « Il est évident que celui qui est employé au niveau de l'administration n'est pas exposé aux mêmes risque que celui qui est employé au niveau d'un bloc opératoire, mais il n' y a pas de risque zéro non plus » a-t-il argué. La coordination des corps communs exige également la permanisation de 53.000 vacataires, recensés à l'échelle nationale. D'après Terrak ces vacataires sont en activité depuis 20 ans, le syndicat exige qu'ils soient intégrés sur la base de leur diplôme ou niveau d'instruction. D'après notre interlocuteur le salaire moyen d'un agent du corps commun est de 14.000 DA. Ceux qui sont employés 5 heures par jour (travailleurs partiels) touchent 9.000 DA. Cela étant dit, les paramédicaux également n'ont pas été conviés par les autorités à la table de discussion selon Touri Kamel, SG de la section syndicale du SAP du CHU Mustapha. Il rappelle que la grève des paramédicaux est illimitée. Il insiste sur le service minimum. Selon lui, « tous les soins prodigués aux malades hospitalisés sont assurés avec un personnel minimum relevant du paramédical ». Et d'assurer « tout ce qui est activité d'urgence est assuré à 100 %, idem pour la cancérologie et la chimiothérapie ». « On a dégagé dans chaque service, une ou deux personnes pour venir au sit-in exprimer la désapprobation de la profession vis-à-vis du marasme dans lequel elle est enlisée ». Le service minimum garanti « Le bureau national du SAP n'a pas été convié à une réunion de conciliation » se désole-t-il. Le SAP milite pour l'intégration des infirmiers brevetés dans le grade des infirmiers diplômés d'Etat (IDE) et exige l'attribution d'une prime de responsabilité pour les surveillants médicaux, Selon Touri Kamel « le plan de carrière est bloqué ». Pour améliorer le système de santé public, ce syndicaliste qui exerce les fonctions de Coordinateur des activités médicales et paramédicales, plaide pour « la création du métier de brancardier qui existe dans tous les pays du monde mais pas chez nous ». « Notre souhait dit-il est que ce métier soit institué d'autant plus que le service de santé militaire algérien en possède ». Ce syndicaliste a également souhaité la création du métier d'ambulancier. « Actuellement il y a le chauffeur d'ambulance, mais il n'est pas ambulancier, il est juste un ouvrier professionnel, on souhaite créer le métier d'ambulancier, qui peut en même temps, faire brancardier, secouriste et chauffeur ». Enfin les nouveaux recrutés après bac + 3, à l'exemple des laborantins, notamment se plaignent de ne pas avoir perçu leur salaire et ce après plus de 6 mois d'activité. Cela dit, les gens croisés à l'hôpital disent ne pas être indisposés spécialement par le débrayage des professionnels de la santé. « Grève ou pas grève, on a l'impression que rien n'a changé. Je suis venu ce matin accompagnant ma mère âgée de 73 ans, pour l'introduire dans le service gastrologie pour y subir une opération, une fois que cela a été fait, on nous informe qu'il faut la transférer vers le service cardiologie. J'ai dû le faire moi-même en la transportant à bord de mon véhicule personnel et un médecin qui normalement n'est pas tenu de le faire nous a gentiment accompagnés » nous confie un monsieur venu d'Alger-Centre. Un tour au service de radiologie confirme l'impression générale que rien n'a bougé. « Voilà madame, on vous a reporté votre rendez-vous pour la semaine prochaine » dit un agent à l'adresse d'une dame assise dans la salle d'attente. Celle-ci, presque contente d'avoir eu une réponse claire, prend le ticket, remercie et quitte les lieux. « On a un rendez vous de contrôle avec le médecin, on nous a dit de patienter encore pour pouvoir le voir, c'est tout » lance ce monsieur, venu assister sa père au service de neurologie. Et de s'interroger « La grève mais elle change quoi ? » Le CHU Mustapha-Pacha, pour autant ne désemplit pas de son monde et de ses malades. Hier, les citoyens ont comme à leur habitude afflué vers l'hôpital, ne paraissant nullment se soucier du fait que le personnel médical soit entré en débrayage. En entrant dans les services pour y confier un malade, prendre un rendez-vous, ou faire des analyses, ils ont croisé les agents et les employés (des corps communs) et les infirmiers rassemblés en piquets de grève, brandissant des pancartes exprimant leur ras-le-bol. Les médecins et autres spécialistes n'ont pas organisé de piquets de grève. Mais un sit-in des médecins de l'IPSP est prévu aujourd'hui devant le ministère de la Santé. Si la grève des médecins (généralistes, spécialistes, psychologues, professeurs d'enseignement paramédical) bouclera aujourd'hui son troisième et dernier jour (en attendant la suite), deux autres corps de métiers les y ont déjà précédé. Il s'agit des paramédicaux, dont la protestation est encadrée par le Syndicat national des paramédicaux (SAP) et des corps communs qui protestent sous l'égide de la Coordination nationale des corps communs de la santé, affiliée à l'UGTA. Les corps communs entament leur 4e semaine de grève illimitée même s'ils ont repris le travail pendant le temps qu'avait duré le deuil national décrété suite au décès de l'ancien chef de l'Etat, Ali Kafi. Quant aux paramédicaux, ils en sont à leur 2e semaine de grève. Employé comme chauffeur à l'hôpital, 22 ans de service, Hamid D, père de 6 enfants déclare toucher un salaire ne dépassant pas 20.000 DA. « Jusqu'à aujourd'hui, la tutelle ne nous a pas contactés alors que nous sommes disposés à dialoguer, toute ouverture de dialogue impliquerait pour nous la reprise du travail » affirme Ahmed Terrak, SG de la section syndicale de la Coordination nationale des corps communs de l'hôpital Mustapha. Des revendications refusées par les Finances La coordination des corps communs qui revendique 113.000 employés à l'échelle nationale, réclame l'attribution d'une prime de contagion à l'ensemble des travailleurs de la santé car celle-ci n'est attribuée actuellement, explique Ahmed Terrak qu'à des catégories spécifiques. « La tutelle nous a dit que notre revendication (la prime de contagion) n'a pas été acceptée par le ministère des Finances » soutient ce syndicaliste. Et d'ajouter « pour nous tout agent de la santé a droit à une prime de contagion même si le risque n'est pas le même pour tous ». « Il est évident que celui qui est employé au niveau de l'administration n'est pas exposé aux mêmes risque que celui qui est employé au niveau d'un bloc opératoire, mais il n' y a pas de risque zéro non plus » a-t-il argué. La coordination des corps communs exige également la permanisation de 53.000 vacataires, recensés à l'échelle nationale. D'après Terrak ces vacataires sont en activité depuis 20 ans, le syndicat exige qu'ils soient intégrés sur la base de leur diplôme ou niveau d'instruction. D'après notre interlocuteur le salaire moyen d'un agent du corps commun est de 14.000 DA. Ceux qui sont employés 5 heures par jour (travailleurs partiels) touchent 9.000 DA. Cela étant dit, les paramédicaux également n'ont pas été conviés par les autorités à la table de discussion selon Touri Kamel, SG de la section syndicale du SAP du CHU Mustapha. Il rappelle que la grève des paramédicaux est illimitée. Il insiste sur le service minimum. Selon lui, « tous les soins prodigués aux malades hospitalisés sont assurés avec un personnel minimum relevant du paramédical ». Et d'assurer « tout ce qui est activité d'urgence est assuré à 100 %, idem pour la cancérologie et la chimiothérapie ». « On a dégagé dans chaque service, une ou deux personnes pour venir au sit-in exprimer la désapprobation de la profession vis-à-vis du marasme dans lequel elle est enlisée ». Le service minimum garanti « Le bureau national du SAP n'a pas été convié à une réunion de conciliation » se désole-t-il. Le SAP milite pour l'intégration des infirmiers brevetés dans le grade des infirmiers diplômés d'Etat (IDE) et exige l'attribution d'une prime de responsabilité pour les surveillants médicaux, Selon Touri Kamel « le plan de carrière est bloqué ». Pour améliorer le système de santé public, ce syndicaliste qui exerce les fonctions de Coordinateur des activités médicales et paramédicales, plaide pour « la création du métier de brancardier qui existe dans tous les pays du monde mais pas chez nous ». « Notre souhait dit-il est que ce métier soit institué d'autant plus que le service de santé militaire algérien en possède ». Ce syndicaliste a également souhaité la création du métier d'ambulancier. « Actuellement il y a le chauffeur d'ambulance, mais il n'est pas ambulancier, il est juste un ouvrier professionnel, on souhaite créer le métier d'ambulancier, qui peut en même temps, faire brancardier, secouriste et chauffeur ». Enfin les nouveaux recrutés après bac + 3, à l'exemple des laborantins, notamment se plaignent de ne pas avoir perçu leur salaire et ce après plus de 6 mois d'activité. Cela dit, les gens croisés à l'hôpital disent ne pas être indisposés spécialement par le débrayage des professionnels de la santé. « Grève ou pas grève, on a l'impression que rien n'a changé. Je suis venu ce matin accompagnant ma mère âgée de 73 ans, pour l'introduire dans le service gastrologie pour y subir une opération, une fois que cela a été fait, on nous informe qu'il faut la transférer vers le service cardiologie. J'ai dû le faire moi-même en la transportant à bord de mon véhicule personnel et un médecin qui normalement n'est pas tenu de le faire nous a gentiment accompagnés » nous confie un monsieur venu d'Alger-Centre. Un tour au service de radiologie confirme l'impression générale que rien n'a bougé. « Voilà madame, on vous a reporté votre rendez-vous pour la semaine prochaine » dit un agent à l'adresse d'une dame assise dans la salle d'attente. Celle-ci, presque contente d'avoir eu une réponse claire, prend le ticket, remercie et quitte les lieux. « On a un rendez vous de contrôle avec le médecin, on nous a dit de patienter encore pour pouvoir le voir, c'est tout » lance ce monsieur, venu assister sa père au service de neurologie. Et de s'interroger « La grève mais elle change quoi ? »