Une grêve réussie Le secteur de la santé a accordé l'indemnité de risque de contagion, selon les grades et non pas en fonction des risques qui pèsent sur les employés. Un important sit-in a eu lieu hier matin à l'intérieur de l'enceinte du CHU Mustapha-Pacha à Alger. Plus de 5000 agents appartenant aux corps communs et au secteur paramédical sont venus des quatre coins du pays, afin de réitérer leurs revendications légitimes à commencer par la révision de l'indemnité de contagion. «La tutelle a pris des décisions sans consulter les partenaires sociaux. La tutelle a accordé la prime de contagion selon les grades et non pas en fonction des risques», a déploré Terrak Ahmed, représentant de la section syndicale de l'Ugta au CHU Mustapha-Pacha. Le taux de suivi de la grève est de 100% sur le territoire national, a-t-on indiqué auprès des représentants du syndicat Ugta. Les médecins et les infirmiers que nous avons contactés, ont révélé que l'ensemble des services médicaux sont paralysés, notamment au CHU Lamine-Debaghine (ex-Maillot) à Bab El Oued et Beni Messous Alger. Répartie en cinq catégories, l'indemnité de risque de contagion, qui a été élaborée par la tutelle interpelle les consciences. Fixée entre 2500 DA pour les femmes de ménages et 7200 DA pour les résidents, les syndicalistes des corps communs, ont souligné que les employés qui sont plus proches de tous les risques sont marginalisés sur tous les plans. Sur son brancard depuis 8h00 du matin au bloc des urgences, Mohamed D, 34 ans, a été recommandé depuis l'hôpital de Chlef pour les besoins d'une chirurgie viscérale, mais en vain. «Depuis notre arrivée, on nous renvoie d'un service à l'autre, alors que la personne est malade depuis plus d'un mois», a affirmé un membre de sa famille, qui a été rejoint vers 15h00, en lui disant de revenir demain encore. Malgré notre insistance auprès de l'intervenant celui-ci a refusé tout commentaire, pour les suites de la prise en charge du patient. Interrogé sur son lit d'hôpital, un patient âgé de plus de 70 ans, s'est montré plus au moins objectif. «Dans l'ensemble, il y a un minimum de service, mais, en dehors de la grève, quand on a besoin d'une assistance médicale, les réponses se font selon l'humour des personnes», a déploré G Kaci, qui n'a aucun moment critiqué le service où il est admis depuis plus de 20 jours. «La grève des paramédicaux se répercute de manière directe sur notre travail. Sans leur présence dans les services, nous sommes pénalisés directement et on ne peut rien faire», a tonné hier, M.D. maître assistant au Cpmc Mustapha-Pacha à Alger. Malgré la continuité des services de manière régulière au niveau du bloc Cpmc, l'ambiance de la grève apparaît de loin au vu des banderoles qui sont accrochées sur les murs du bloc. «Les paramédicaux sont dans le coma!!!», lit-on dans une pancarte collée au mur du bâtiment du Cpmc. «Non à la marginalisation des corps communs», relève-t-on dans d'autres banderoles accrochées dans les allées du CHU Mustapha-Pacha. Plus de 30 maladies qui présentent des risques de contagion menacent le quotidien des employés et attendent une indemnité équitable non pas en fonction des grades, mais selon les emplois qui sont plutôt, dans le risque permanent, a-t-on indiqué. La grève des corps communs et des paramédicaux complique d'avantage la santé des patients et le travail des spécialistes de la médecine.