Chebli, 5h et demie du matin. L'arrêt en face de la mosquée grouille de jeunes filles et de jeunes garçons, frémissant de froid, le cartable ou le sac à la main ou en bandoulière, dans l'attente d'un de ces chauffeurs clandestins qui font la navette entre Chebli et le chef-lieu de la daïra. A Bouinan, même spectacle. L'attente peut durer des heures. Les minibus qui viennent de Meftah, Larbaâ ou Bougara affichent toujours complet. Ce calvaire est quotidien. Les garçons prennent d'assaut chaque bus qui se présente dans l'espoir de trouver une place debout ; les filles, moins audacieuses, arrivent souvent à destination après 9h, ratant ainsi le premier cours de la journée. Le même scénario se répète le soir. Cette situation infernale dure depuis que l'université de Blida existe. A chaque rentrée universitaire, les étudiants et les autorités locales de Chebli demandent aux responsables de l'ONOU (Office national des œuvres universitaires, ex-COUS) de régler ce problème. Rien n'a été fait. A la direction de cet office à Blida, Lahcène Temmar, chef du département contrôle et coordination, rétorque : « Nous ne sommes pas une compagnie de transport. Les itinéraires sont tracés. Ils ne peuvent pas être changés ! » Quelque trois cents étudiants de Chebli et des domaines qui forment la commune vivent aujourd'hui quotidiennement cette situation insupportable. Ils ne peuvent pas bénéficier d'une chambre à la cité universitaire, parce que Chebli se trouve à moins de 50 km de l'université, et ils n'ont pas droit au transport universitaire de l'ONOU car leur lieu de résidence ne se situe pas sur l'axe Meftah-Blida. Les étudiants de Chebli, les parents et les autorités locales demandent par conséquent à l'ONOU de revoir ces itinéraires préétablis et d'en prévoir d'autres, au vu du nombre croissant de demandeurs de ce service.