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« Assia Djebar aura le Nobel ! »
Henning Mankell. Romancier et dramaturge suédois
Publié dans El Watan le 09 - 11 - 2009

Henning Mankell, 61 ans, est l'un des plus grands écrivains suédois. Il est passionné par l'écriture romanesque et par la dramaturgie. Il est auteur de plusieurs romans célèbres, comme Le Fils du vent, Tea bag et Le Cerveau de Kennedy. Il est connu dans le monde entier pour ses polars, tels que Meurtriers sans visage, L'Homme qui souriait, La Muraille invisible et Le Retour du professeur de danse. Meurtriers sans visage a obtenu le prix du meilleur roman policier scandinave en 1991. L'enquêteur Kurt Wallander est le personnage central de la plupart de ses romans policiers. Il a écrit de nombreuses pièces théâtrales à l'image de Ténèbres, éditée en 2006. Au Mozambique où il vit depuis plusieurs années, Henning Mankell dirige une troupe théâtrale, Teatro Avenida. Ses œuvres ont été traduites en 42 langues, y compris en arabe. Rencontré à Alger à la faveur d'un débat sur le thème « Le dialogue interculturel et le rôle des écrivains dans la promotion de la diversité », Henning Mankell, peu bavard, a évoqué, avec modestie, son parcours littéraire et n'a pas caché sa grade passion pour l'Afrique.
La question peut paraître classique : la littérature algérienne est-elle connue en Suède ?
C'est facile à répondre. Non ! Je pense que les suédois ne connaissent rien à la littérature algérienne. C'est un problème de traduction. Pour que les livres soient lus, il faut qu'ils soient traduits en suédois ou en anglais. En Suède, je ne trouve rien. J'ai parlé aujourd'hui lors du débat sur « le dialogue interculturel », sur la nécessité pour l'Union européenne de nous aider à avoir des fonds pour traduire la littérature africaine pour l'Europe et la littérature européenne pour l'Afrique. C'est la seule manière d'engager le dialogue, le vrai. Ce genre de mouvement nécessite beaucoup d'argent. J'ai fait lancé un appel à l'UE à partir d'Alger pour qu'elle le fasse et pour améliorer les relations.
Quels sont les thèmes dominants dans vos œuvres ?
J'ai écrit une quarantaine de romans, une trentaine de pièces de théâtre. J'ai également écrit des scénarios de films. Ce qui m'intéresse sont les temps et les lieux où je vis. j'ai beaucoup vécu en Afrique, notamment au Mozambique. J'ai beaucoup écrit sur la relation entre l'Europe et l'Afrique. Ce que j'ai envie de faire est de raconter des histoires sur le monde dans lequel nous vivons. Evoquer le manque de justice dans ce monde. Je suis très en colère !
Les rapports Afrique-Europe sont-ils équilibrés ?
Au début, les relations étaient bonnes. Il y a très longtemps. Cela a été détruit par les siècles de colonialisme. Je souhaite créer une nouvelle ère pour ses relations. On doit faire une chose : construire un vrai pont entre Gibraltar, au sud de l'Espagne et le nord de l'Afrique. Cela va arrêter la mort des jeunes dans la mer, ces jeunes qui veulent rejoindre l'Europe. Je crois que ce pont ne doit pas être payé par l'Espagne uniquement, mais par l'ensemble de l'Europe aussi. C'est la meilleure voie pour bâtir de nouvelles relations entre les deux continents. Et je peux vous l'affirmer, ce pont sera construit ! Peut-être pas de mon temps ou celui de ma génération, mais dans le future cela se fera. j'en suis convaincu...
Les européens vont dire que ce pont va favoriser les flux migratoires....
L'Europe a de tout temps été créée par les travailleurs migrants. Nous avons besoin d'étrangers en Europe, de main d'œuvre. Les européens deviennent de plus en plus vieux. Ce que nous faisons aujourd'hui est très mauvais. C'est pour cette raison que je dis qu'il faut construire ce pont coûte que coûte. Laissez les gens venir d'une manière légale, au lieu de le faire autrement.
Avez-vous une idée sur la littérature africaine ? Est-elle suffisamment connue en Europe ?
Je ne crois pas. Mais aujourd'hui, les auteurs africains sont de plus en plus traduits, tels que l'algérienne Assia Djebar. Aussi, je pense que la connaissance des auteurs africains en Europe s'améliore. On y arrive doucement.
Justement, le nom d'Assia Djebar a été cité pour le Nobel de littérature, mais elle ne l'a pas eu. On a parlé d'Adonis, il ne l'a pas eu non plus...
Assia Djebar va avoir le Nobel de littérature. Pas cette année, l'année prochaine, dans dix ans, mais elle l'aura. J'en suis sûr.
Ne pensez-vous pas que le comité du Nobel est injuste ? Une seule œuvre écrite en arabe a été primée en 109 ans d'existence du prix, celle de Naguib Mahfouz ...
Si vous voulez mon avis, j'ai peu de respect pour le comité du Nobel. Il y a beaucoup d'écrivains qui méritent le prix. Les membres de ce comité sont incapables de lire ce qui s'écrit comme littérature dans le monde arabe, par exemple. Leurs décisions ne méritent pas le respect.
Connaissez-vous le monde arabe ?
Pas beaucoup. J'ai visité le Yémen, les Emirats arabes unis, la Tunisie, l'Egypte, mais je ne connais pas bien le monde arabe. J'ai tant envie d'apprendre de choses sur l'Afrique du Nord et sur les pays arabes. Je souhaite voyager plus dans cette région dans l'avenir. J'ai une idée sur la littérature classique arabe, notamment la poésie des temps anciens. J'étais à Tombouctou au Mali l'année passée. J'ai eu la possibilité de lire d'anciens manuscrits sur l'astronomie, les sciences. C'était très beau de voir ce que les arabes faisaient par le passé. Je connais la poésie arabe ancienne. Contrairement à ce que disent d'autres, la culture européenne a été influencée par la culture arabe...
Et comment trouvez-vous Alger ?
J'ai l'impression d'être venu auparavant dans cette ville, alors que je l'a connais pas. J'ai vu un film sur Alger il y a dix ans. Et j'ai l'impression aujourd'hui d'être dans un autre film. J'étais jeune et j'ai bien suivi ce que faisaient les algériens pour libérer leurs pays. Je connais l'histoire de l'Algérie et je suis heureux d'y être venu.
Vous écrivez des pièces de théâtre et des romans. Que préférez-vous, le roman ou les pièces ?
Je travaille comme celui qui arrose la terre pour qu'elle soit toujours verte. J'écris actuellement une pièce de théâtre sur l'ancien Premier ministre socialiste suédois, Olof Palme (assassiné à Stockholm en février 1986). Et j'ai d'autres projets.


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