Les enseignants universitaires à l'échelle nationale, à l'exception des vacataires, entameront leur grève de 15 jours renouvelables à partir de ce dimanche, à l'appel du Conseil national de l'enseignement supérieur (CNES). Toutes les activités pédagogiques, (cours, travaux dirigés, travaux pratiques, conférences, etc.) et scientifiques seront paralysées. « Le mot d'ordre est donc maintenu », a affirmé à El Watan Week-end, le coordonnateur du syndicat, Abdelmalek Rahmani. Le bureau national du CNES s'est réunit hier pour évaluer les préparatifs de ce mouvement semblable à celui observé en 2006, décrétée à l'époque année blanche. Ce matin, le syndicaliste tiendra une conférence de presse où il annoncera les vingt points revendicatifs par détail. Le coordonnateur s'affiche optimiste quant à l'éventuel suivi des enseignants qui ont tenu des assemblées générales mercredi dernier dans l'ensemble des universités du pays. « A l'exception des vacataires qui n'ont pas le droit de faire grève, les 3 500 enseignants sont mobilisés et d'ores et déjà sensibilisés par cette nouvelle grève », explique Rahmani. Le CNES se focalise essentiellement sur le problème du logement. Il demande la régularisation de la situation des 3000 enseignants qui ont vu le transfert de bail de leur logement conventionné annulé. Il exige également la réalisation des 6 500 logements pour enseignants accordés par le président de la République et s'interroge sur les raisons du retard pour la promulgation du régime indemnitaire. Le syndicat demande la rétroactivité en rétribution du régime indemnitaire à partir du 1er janvier 2008. Le CNES réclame également, sur le volet de gestion universitaire, la promulgation des deux décrets portant création du conseil national d'évaluation de la gestion et un conseil pour la recherche. « Deux décrets promis depuis le mois de mai dernier et depuis nous n'avons rien vu venir », rappelle le syndicaliste. Il demande aussi la réhabilitation de tous les organes de gestion scientifique et pédagogique et de revoir la composante du conseil d'administration pour ouvrir la voie à la participation du CNES, depuis longtemps marginalisé. S'agissant du harcèlement des enseignants, le CNES exige de réhabiliter les organes disciplinaires universitaires et de cesser de saisir automatiquement la justice.