Des dizaines de familles habitant le flanc ouest de deux villages voisins, Iâdnanène et Ait Ounir, dans la commune de Feraoun, vivent une situation d'insécurité en raison de la détérioration des terrains sur lesquels leurs aïeux ont choisi de poser les premières pierres de leurs foyers. En effet, et tel que nous l'avons remarqué de visu lors de notre déplacement sur les lieux en compagnie des représentants du mouvement associatif des deux villages précités, le site n'offre aucune sécurité. Les nombreuses maisons parsemées sur les lieux, à partir du quartier d'Idis L'djamaâ du village Iâdnanène jusqu'au contrebas du quartier Tiâwinine du village Ait Ounir, sont presque toutes lézardées. L'une d'elles, se trouvant au bout d'Abrid N'baylek, s'est partiellement effondrée. La fragilité du sol est due, nous dit-on, aux eaux souterraines qui jaillissent en flot attisée par le mouvement continuel de la grande masse de terre. Le constat, aux yeux des riverains, est alarmant puisqu' une catastrophe pourrait se produire à n'importe quel moment, raison pour laquelle les associations locales ont tiré la sonnette d'alarme pour alerter les pouvoirs publics afin de remédier le plus vite possible à la situation. D'après Abdeslam Adnane de l'association Taftilt du village Iâdnanène, les différentes démarches entreprises auprès des responsables concernés se sont avérées infructueuses puisque «l'APC estime que la prise en charge des sites endommagés nécessite une enveloppe financière assez conséquente, tandis que les autorités de la wilaya, auxquelles nous avons remis un rapport détaillé sur la situation, avec des photos des maisons dégradées et les signatures des propriétaires, n'ont également pas donné suite à leur deux visites qu'elles ont effectuées il y a presque deux ans». Notre interlocuteur estime qu'il n'y a absolument pas du temps à perdre pour qu'interviennent les services directement concernés. «S'ils veulent sauver des centaines d'âmes et éviter un désastre certain, avant qu'il ne soit tard», a-t-il ajouté. De son côté, Farid Atsi de l'association Tazzayt du village Ait Ounir et l'un des habitants du quartier Tiâwinine, insiste sur l'urgence «d'établir un constat des lieux en dépêchant le plus rapidement possible une équipe de spécialistes pour évaluer justement le niveau de dangerosité des lieux». Notre interlocuteur juge également qu'il est indispensable de procéder, dans un premier temps, à l'extraction des eaux stagnées dans les fonds et de lancer parallèlement une grande opération de boisement.