Raison ? «Leur prix a augmenté de plus de 200%», dénonce Mustapha Zebdi, président de l'Association de protection et d'orientation des consommateurs (APOC) interprétant cette hausse vertigineuse comme étant un mépris affiché à l'égard des consommateurs. La campagne de sensibilisation pour l'action du boycott sera lancée officiellement demain. «Il faut que les consommateurs joignent le geste à la parole sous couverture des associations», souligne M. Zebdi. Ce dernier s'est appuyé sur facebook ainsi que les médias pour réussir cette campagne de sensibilisation des citoyens qui a déjà commencé. «Nous voulons avertir les commerçants de détail pour qu'ils n'achètent pas ce fruit afin qu'ils ne se retrouvent pas perdants dans l'affaire», met en garde le représentant des consommateurs. Pourquoi l'action de l'APOC se focalise-t-elle uniquement sur les bananes, alors que les autres fruits sont également hors de prix ? «Les bananes étaient, il y a quelques jours, à la portée de la classe moyenne», explique M. Zebdi. Et d'argumenter : «Le boycott de ce fruit n'aura pas un grand retentissement sur les habitudes alimentaires des consommateurs.» Avant cette action, les citoyens de Djelfa avaient déjà boycotté, durant ce mois sacré, la volaille en raison de la spéculation sur son prix. Les commerçants en viandes blanches de cette localité ont été contraints de jeter des quantités importantes de poulets et de fermer leurs magasins. Une action similaire a été menée l'année dernière par la Fédération algérienne des consommateurs visant les viandes rouges. D'après M. Zebdi, cette dernière action a causé une baisse de 30% du chiffre d'affaires des grossistes en viandes rouges. Ce taux est, d'après ce représentant des consommateurs, le résultat du boycott des citoyens qui achètent de la viande d'une manière continue. Ce rejet s'ajoute au boycott spontané en raison de la baisse du pouvoir d'achat. Les consommateurs, qui sont à chaque fois pris en otages par les spéculateurs, ont-il finalement trouvé la bonne formule pour faire valoir leurs droits et réguler les prix ?