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Potentialités touristiques et marasme économique
Publié dans El Watan le 31 - 08 - 2013

Cet ancien fleuron du tourisme oasien n'en finit pas de manger son pain noir. Ouvert en 1938, sa déchéance a duré le temps qu'aura duré la guerre de Libération nationale pour avoir servi de quartier général aux forces armées coloniales et de lieu de rétention de captifs des champs de bataille.
A l'indépendance, il abritait l'état-major général (EMG) de l'ALN en conclave pour sa marche sur Alger. Réhabilité une première fois en 1969, sous la baguette de Fernand Pouillon, on lui adjoignit l'Institut des techniques hôtelières.
A partir des années 1980, c'est la dèche : point de tourisme dans sa connotation socioéconomique. Au milieu des années sanglantes, c'est l'incendie criminel qui vient donner le coup d'arrêt aux velléitaires prétentions touristiques de l'époque. Abandonné à un sort peu reluisant, il sort la tête de l'eau après avoir été repris par le groupe hôtelier El Djazaïr, tout comme l'ex-hôtel Transat, qui a changé de nom pour devenir le Kerdada, du nom d'une des montagnes qui enserrent la cité oasienne dans un profond vallon verdoyant. Pourquoi ne pas débarrasser l'hôtel de ce nom, déjà péjoratif, pour lui donner celui de Azzedine, du nom de l'autre montagne jumelle de Kerdada ? Multiforme par ses nombreuses facettes, la ressource touristique locale à fleur de sol peut offrir la randonnée montagneuse et forestière dans le massif de Djebel Messaâd, haut lieu de la guerre de Libération, la visite cultuelle à la zaouia d'El Hamel ou la découverte des sites romains de Bou Mellal, ou encore les gravures rupestres de Tefza. Cela suffira-t-il à redorer le blason d'un tourisme jadis florissant ? En dépit de son pittoresque folklorique, il réussissait, cependant, à créer une relative dynamique économique locale pour une population citadine de près de 20 000 âmes. Les temps ont bien changé depuis lors.
La ville de Bou Saâda, sortie de son «lit» par ses prolongements tentaculaires sous la pression démographique n'en constitue pas moins un pôle urbain de plus de 150 000 habitants qui ne peut plus se suffire de son ancien cachet touristique. D'ailleurs ses capacités hôtelières d'antan, de l'ordre de 500 lits, ne sont plus qu'à peine 300 actuellement et de standings différents. Le patrimoine culturel et touristique est, quant à lui, en perdition. Le circuit touristique a perdu ses principales haltes. Le moulin Ferrero, fleuron de ce circuit, a disparu à jamais ; il a été remplacé par une pâle réplique et bien loin de son site originel. La défunte zone d'expansion touristique (ZET) que centrait ce rustique moulin est livrée aux boucaniers fonciers. Elle part en lambeaux, on y construit par nuit sans lune et parfois même en plein jour. Les dunes que les randonnées camelines chantaient disparaissent une à une, surtout depuis le séisme de Boumerdès où les règles de l'art autorisent l'utilisation du sable dunaire dans le revêtement extérieur du bâti.
L'atelier de Naceredine Dinet
L'atelier d'Alphonse Etienne Naceredine Dinet a connu, lui aussi, un funeste sort : il a été emporté par les flots d'un oued rendu impétueux par l'exploitation sauvage de son lit. Cet oued n'est plus que l'ombre de lui-même : les murs de soutènement en moellons de pierre et de glaise ont été désavantageusement remplacés par une muraille grise de béton. La rectitude du maçonnage a, à jamais, gommé l'aspect en nid d'hirondelle que seule la main de l'oasien peut obtenir.
Les miasmes malodorants et les décharges sauvages ont eu raison des entonnoirs et de la limpidité de l'eau. Les gués, jonction entre les deux rives, empestent la vermine. Le mausolée du célébrissime peintre, halte touristique, geint sous le piaillement d'une nuée de gamins habitant les lieux. Même le paisible cimetière des Ouled Hamida, là où Tewfik El Madani, au nom des oulémas, déclamait en 1939 l'oraison funèbre de Dinet, n'échappe pas à la razzia du béton. Son assiette fait l'objet d'une convoitise éhontée des riverains que nulle autorité n'a pu juguler. La vieille médina qui a tenu tête aux troupes de l'armée d'Afrique, sous la conduite du capitaine Pein, n'a pu être réduite que le 25 novembre 1849, au prix d'un lourd sacrifice humain. Des centaines de têtes d'insurgés furent amoncelées sur la place qui portera, plus tard, le nom de ce triste soudard.
La muraille érigée à l'entrée de la cité, portera le nom de Cavaignac, «l'enfumeur» du Dahra de sinistre mémoire. Ce patrimoine historique qui part en silence ne semble faire l'objet d'aucun intérêt. Mise en jeu, la mémoire collective de la cité ne pourra plus se prévaloir de sa profondeur historique.
Maintenant que le décor est planté, pour quel type de tourisme devons-nous opter ? Celui de Marrakech l'exotique avec tout ce que cela comporte comme déni à la personne humaine, notamment l'enfance, ou celui de Sousse, où l'on n'est plus regardant sur l'arrimage culturel d'une société d'essence orientale ? Tout le monde sait que l'industrie touristique moderne ne s'accommode pas de tâtonnements dans la délivrance de services. Touche à tout, le tourisme est cet enfant gâté des autres services. S'il a, évidemment, besoin de gîtes, il a tout autant besoin de services, de transport aérien, routier et ferroviaire, de routes asphaltées et matérialisées, d'eau potable, surtout pour se laver. On observe, jusqu'à maintenant, des complexes hôteliers qui stockent l'eau dans des jerricans. Le premier questionnement du touriste étranger est, sans coup férir, la qualité des services de santé du pays hôte.
L'urgence médicale soutenue par un plateau technique performant et la dialyse rénale sont au fronton du menu sanitaire, surtout quand il s'agit de cohortes du 3e âge. Un patrimoine touristique avéré et mondialement reconnu peut s'exporter à travers la pellicule filmique. Bien avant le Sud marocain, Bou Saâda et sa périphérie ont offert, depuis les années 1920, leurs atours naturels à une cinquantaine d'œuvres cinématographiques dont la moitié de dimension internationale.
Cette visite gouvernementale, qui a certes répondu à plusieurs attentes, demeure toutefois inachevée pour certains en regard du temps imparti. Mais, en attendant la mise en valeur de ces potentialités touristiques pour un mieux-être que chacun appelle de ses vœux, une jeunesse repue d'oisiveté et bouillonnant d'impatience exige de sortir de la pénombre du sous-équipement. Addictive aux médias satellitaires, notamment les réseaux sociaux, on ne peut rien lui cacher. Elle sait tout ce qui se passe de par le monde, que dire alors de sa proximité immédiate ?


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