Il était parmi les supporters algériens agressés au Caire. Derouaz a échappé au lynchage des Egyptiens. Il qualifie de scandaleux ce qui s'est passé. Il nous livre sa réaction, à l'aéroport d'Alger. Que s'est-il passé après le match ? Pour rejoindre le stade, c'était déjà pénible. On nous a fait attendre des heures et des heures. J'avais le sentiment que ceux qui nous escortaient avaient reçu des instructions pour nous provoquer. A la fin de la rencontre, on nous a fait attendre deux heures avant de quitter le stade. En route vers l'hôtel, une voiture de la police nous escortait, mais subitement elle a disparu. A ce moment-là, le chauffeur a ralenti le bus et une meute de supporters égyptiens a surgi avec des jets de pierres. Notre bus a été complètement caillassé. Des policiers observaient les attaques sans intervenir. Il y avait beaucoup de blessés. C'était un guet-apens. Pas seulement le bus dans lequel j'ai été agressé, mais tous les autres transportant nos supporters ont été saccagés pas des Egyptiens déchaînés. Je ne sais pas comment on a eu la vie sauve. Pendant une heure de route, les jets de pierres n'ont pas cessé. Certains ont été agressés à l'arme blanche. J'ai vu beaucoup de blessés, ils étaient dans un état inquiétant. Je trouve le comportement des Egyptiens scandaleux et impardonnable. A votre arrivée à l'hôtel, les autorités algériennes au Caire étaient-elles venues s'enquérir de la situation des supporters ? Non. Personne n'est venu nous voir à l'hôtel. Ecoutez, moi je suis parti en tant que supporter apporter un soutien à l'équipe nationale, parce que je sais que dans ce genre de conditions, il faut rester vigilant et ne rien laisser au hasard. Mais ce matin à l'aéroport du Caire, étiez-vous aussi la cible d'agression ? Absolument, on aurait dit qu'ils voulaient notre peau. A notre arrivée à l'aéroport pour prendre l'avion, on a été surpris par une dizaine de supporters égyptiens encore plus déchaînés qui agressaient tous les Algériens sous le regard de la police. Franchement, j'ai fait toutes les compétitions et tous les pays du monde, de ma vie je n'ai jamais vécu un tel cauchemar. Je ne comprends pas pourquoi toute cette haine de la part des Egyptiens. Je dirais heureusement que nous n'avons pas gagné, sinon on aurait laissé nos vies là-bas. Comment expliquez-vous ce qui s'est passé ? Ecoutez, je dirais que les autorités égyptiennes ont montré leur incapacité à assurer la sécurité d'une délégation étrangère. Et je saisis l'occasion pour dire que la FIFA ne doit pas rester sans réagir et prendre des mesures sévères par rapport à ce qui a eu lieu au Caire. Ce qui est arrivé à l'équipe nationale est un grave précédent. En votre qualité d'ancien ministre et figure de proue du sport algérien, est-ce que des responsables égyptiens sont venus vous voir, avant et après le match ? Non.personne. Moi je suis parti pour soutenir mon équipe.