Sur les cinq établissements qui devaient être livrés en cette rentrée scolaire 2013-2014, deux seulement ont été inaugurés dans la wilaya de Boumerdès. Ce qui est censé tempérer l'optimisme béat de la directrice de l'éducation, Mme Gaïd, elle qui avait annoncé tambour battant qu'«on pourrait réceptionner cette année quatre lycées et trois CEM». Il n'en fut rien. Le retard dans l'achèvement des chantiers aura certainement créé une surcharge supplémentaire dans les classes. Cette année, 624 184 élèves ont repris le chemin de l'école au niveau de la wilaya. «Cette année, je reconnais que nous avons revu à la baisse nos prévisions, puisque nous devions ouvrir deux lycées, un à Dellys et un autre à Cap Djinet, malheureusement, ces deux infrastructures d'envergure accusent du retard dans leur réalisation et ne seront réceptionnées qu'en cette fin d'année (en mois de décembre, ndlr)», a souligné récemment la directrice de l'éducation. Ainsi, les lycéens de la commune de Cap Djinet seront contraints de parcourir plus de 20 km quotidiennement pour rejoindre leurs établissements, sis à Bordj-Menaïel. Leurs camardes de Hammadi, ne seront pas en reste car les deux lycées inscrits depuis des années au profit de leur commune ne sont pas encore lancés. Là aussi, les élèves du secondaire continueront à fréquenter les établissements de Khmis El Khechna pour suivre leurs études. Les lycéens de Timezrite, eux, étudieront aux Issers alors qu'auparavant ils étaient scolarisés dans les lycées de Bordj-Menaiel, dotées d'internats. Leurs difficultés se sont aggravées depuis la fermeture, en 2008, des internats des lycées de Bordj-Menaiel. Mais la fermeture de ceux-ci a entrainé la baisse de taux réussite à cause des déplacements éprouvants, a-t-on indiqué. En sus de ces problèmes, des milliers d'élèves n'auront pas droit à un déjeuner à midi en raison de l'absence de cantines scolaires dans leurs écoles. La wilaya qui compte 171 cantines scolaires ne suffit pas pour couvrir une population scolaire dans le premier palier qui vient d'augmenter de 942 96 nouveaux inscrits. Dans le cycle moyen et secondaire, huit demi-pensions ont été livrées cette année mais la direction de l'éducation se garde de préciser les communes concernées. Car sur le terrain la réalité est tout autre. À Béni Amrane, l'école primaire Chaâlal Saïd, attend d'être dotée d'une cantine depuis dix ans. Les parents ont à maintes fois interpellé les autorités locales et la direction de l'éducation dans le but de construire une nouvelle cantine qui remplacera celle qui a été endommagée par le séisme de 2003, mais en vain. Ouvert en septembre dernier, le lycée de Chabet-El-Ameur, n'est toujours pas doté d'une demi-pension. Toujours en chantier, «la structure n'est pas encore alimentée en gaz naturel, ni raccordée au réseau électrique», selon un parent d'élève. Les lycéens vont se contenter au déjeuner de sandwichs et des limonades chez les gargotes. Des frais en plus auxquels s'ajoutent ceux du transport à cause des distances qu'auront les élèves à parcourir. Ce que ne mentionne pas la directrice dans les statistiques rendus publiques est le nombre de bus tombés en panne et ceux affectés pour d'autres activités sur les 82 recensés dont elle parlait.Exemple ; la commune de Chabet El Ameur dispose de 8 bus, mais seulement trois sont affectés pour le transport scolaire alors qu'un est en panne. Le reste est réservé pour d'autres activités comme le transport des sportifs, entre autre. Et ce, sans parler de la vétusté du parc roulant, a souligné un parent d'élève de la même localité.