Le volet lié aux cantines scolaires reste le parent pauvre du secteur éducatif dans la wilaya de Boumerdès. Des milliers d'élèves, tous paliers confondus, suivent les cours le ventre creux ou se contentent de petits sandwichs en guise de déjeuner à midi. Sur les 367 écoles primaires que compte la wilaya, seules 177 sont dotées de cantines scolaires dont 50 sont inopérantes au prétexte du manque de matériel et de personnel ainsi que du non remplacement des employés partis en retraite, a-t-on indiqué dans le rapport établi récemment par la commission des affaires sociales de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Le rapport ne mentionne toutefois pas le nombre de demi-pensions assurées dans les deux autres cycles d'enseignement. La direction de l'éducation précise qu'elles sont de 53 dans le moyen qui englobe 98 établissements et de 27 dans le cycle secondaire qui comprend 38 lycées. Mais des milliers de lycéens et de collégiens n'ont pas eu la chance d'accéder à ce «luxe». C'est le cas des élèves scolarisés au lycée Chafaï de Bordj Menaiel et résidant à Cap Djenet, auxquels on a interdit de s'inscrire à la demi-pension pour manque de places. Le document élaboré par les élus de l'APW fait ressortir des disparités très graves concernant la dotation des établissements scolaires de la région en cantines scolaires. Paradoxalement, ce sont les écoles des communes urbaines et disposant d'importantes ressources qui sont mieux loties dans ce domaine par rapport à celles qui sont situées dans les localités rurales et déshéritées. À la lecture du rapport, on déduit aisément que la distribution de la rente n'a pas été équitable et selon l'ordre de mérite dans la région. Sinon comment peut-on expliquer le fait que la daïra de Boumerdès, avec ses trois communes, ne compte qu'une seule école primaire sur un total de 14 où l'on sert des repas froids, alors que la municipalité de Timezrite dispose, à elle seule, de cinq écoles primaires dépourvues de cantines et où l'on distribue des repas chauds. Les élèves de cette localité de l'extrême sud-est de la wilaya sont tout simplement oubliés par les responsables, à tous les niveaux de la hiérarchie. La daïra de Khemis El Khechna compte 10 écoles primaires où les élèves n'ont droit qu'a à un petit bout de pain, deux portions de fromage et un dessert à midi, et ce, malgré la disponibilité de cantines. La commission de l'APW a recensé 13 cantines non fonctionnelles dans la daïra des Issers, 8 dans celle de Bordj Menaïel, 7 à Thénia, 6 à Baghlia, 4 à Boudouaou et 3 autres dans la daïra de Dellys. La directrice de l'éducation a justifié leur fermeture par le manque de personnel, rappelant que c'est aux communes qu'incombe la responsabilité de remédier à cette carence. Mais les assemblées élues n'en peuvent rien, car la plupart d'entre elles sont dépourvues de ressources propres et continuent de fonctionner grâce aux subventions qui leur sont octroyées par l'administration centrale.