La wilaya de Annaba, qui drainait jadis la main-d'œuvre de toute la région Est, est devenue le « fief » des chômeurs. La perte de milliers d'emplois après le licenciement pour des raisons économiques, opéré par les grands complexes industriels, notamment l'ex-Sider et Asmidal, ont compromis toute perspective de développement du marché du travail et concouru à l'émergence d'un marché parallèle. Les entreprises restantes ne peuvent plus faire face au flux des nouveaux demandeurs, entre autres les jeunes diplômés de l'université. La problématique de l'emploi est d'autant plus complexe que la demande est trop forte ; les quotas consacrés à la wilaya, dans le cadre des différents mécanismes d'intégration de ces jeunes dans le marché, sont très insuffisants. Cet état de fait est à l'origine des pressions exercées sur les communes et la direction de l'emploi. Les jeunes revendiquant un poste de travail, recourent parfois à la violence comme cela a été le cas de ceux issus de Annaba qui convoitent un contrat dans le cadre du dispositif d'aide et d'insertion professionnelle (DAIP). En effet, durant toute la journée d'avant-hier, la commune de Annaba a vécu au rythme des émeutes. Jusque tard dans l'après-midi, le siège de l'APC a été pris d'assaut par des centaines de manifestants, et la circulation routière tout autour du Cours de la Révolution était bloquée par des barrages improvisés par les jeunes émeutiers. A l'effet de prévenir d'éventuels dépassements, il a été dépêché sur les lieux des éléments de la police antiémeute. Encore une fois, le chômage est à l'origine de la manifestation musclée des jeunes Annabis, qui ont pointé un doigt accusateur vers l'ex-directeur de l'emploi, et ce malgré le fait qu'il ait été limogé suite à la demande du wali.