La tension ne cesse de monter parmi les élèves du cycle secondaire dans la wilaya de Boumerdès. Après une semaine de grève, les élèves scolarisés au lycée Tala Maâli de Zemmouri ont rejoint les classes dimanche dernier suite aux engagements faits par la directrice de l'éducation pour améliorer leurs conditions d'apprentissage. Construit en préfabriqué, l'établissement en question se trouve dans un état lamentable avec des salles dégradées, dans lesquelles aucun élève n'éprouverait l'envie de suivre ses cours. Les responsables de la Dlep (Direction du logement et des équipements publics) ont décidé d'ériger 16 classes en dur d'ici janvier prochain. Mais, les élèves sont sceptiques et accordent peu de crédit aux promesses des responsables. Même leurs camarades du Nouveau lycée, ouvert en 2011, se disent pénalisés par la surcharge des classes. Selon eux, au moins quatre divisions pédagogiques n'ont pas de salles où suivre les cours en permanence. «On est soumis à rude épreuve car, on est obligé de changer de salles plusieurs fois par jour», déplore Nabil, natif de Légata. Selon lui, le projet du nouveau lycée affecté pour sa commune n'a pas encore sorti du sol. Les mêmes insuffisances sont signalées également dans de nombreuses localités de la région. Le boom démographique qu'ont connu certaines localités de la région n'a pas été accompagné par la réalisation d'infrastructures d'accompagnement. Et ce n'est qu'après l'arrivée du nouveau wali qu'on a commencé à remédier à cette situation durement pénalisante pour les citoyens. Mais le pari est loin d'être gagné puisque les nouveaux lycées annoncés à Dellys, Cap Djenet, Boudouaou, Si Mustapha, Ouled Haddadj, Ouled Moussa, Hammadi et Légata, se font toujours attendre. «Personnellement, je me demande pourquoi on n'a pas créé un service technique au niveau de la direction de l'Education pour suivre l'état d'avancement des chantiers sur le terrain et éviter les retards, comme c'est le cas dans les autres wilayas du pays, telles qu'Alger, Bouira, Blida…etc.», s'interroge Moula Si Yousef, membre du Cnapest (Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique). Aujourd'hui, ce sont bien évidemment les élèves qui payent les conséquences de la défaillance des entreprises de réalisation et du maître de l'ouvrage. À Ouled Moussa, des lycéens vont passer une année scolaire des plus difficiles à cause du manque de places pédagogiques. Cette localité qui a vu la construction de nombreuses cités d'habitation durant ces cinq dernières années, compte un seul établissement dans le cycle secondaire. «On a 4 classes roulantes et un total de 1.520 élèves. L'administration a été contrainte de transférer 9 divisions vers le nouveau CEM pour diminuer un peu la pression», précise un enseignant, ajoutant que 8 nouvelles salles y sont en cours de réalisation. Selon lui, même les 81 enseignants en souffrent car ils n'ont eu droit qu'à une seule salle. Notre interlocuteur affirme que les laboratoires ne sont pas fonctionnels, soulignant que certains étaient, à l'origine, des sanitaires. Dans les lycées de Corso, Mohamed El Aïd El Khalifa (Boumerdès) et Khaled El Djazairi (Boudouaou), les élèves suivent les cours même dans les amphithéâtres. Le dernier établissement fonctionne avec 7 classes roulantes. Certains enseignants notent que de nombreuses lycées manquent de censeurs, d'adjoints de l'éducation et de surveillants généraux. On a appris dans ce cadre que 56 postes de directeurs restent encore vacants, dont 41 dans le cycle primaire, 12 dans le moyen et 3 dans le secondaire. Autant d'insuffisances qui risquent d'entraver la scolarité des élèves.