A vrai dire, tout ce fonds touristique ne peut rester infécond. C'est du moins le projet d'une agence événementielle qui s'évertue à réunir le sport, la tradition et le tourisme de montagne et rural dans un seul concept. Par cette initiative, tous les types de tourisme seront touchés, écotourisme rural, de montagne, vert, durable ou alternatif. Ce qui est un atout pour ce genre d'expérience, c'est la formule d'hébergement touristique «chez l'habitant», qui, en 2012, a fait l'objet d'une circulaire interministérielle signée par Daho Ould Kablia, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales et l'ex-ministre du Tourisme et de l'Artisanat. Pour mener à bien cette opération en vue d'un convenable hébergement rural et traditionnel, il a été fait appel aux départements d'architecture des universités de Tlemcen et d'Oran pour expertiser les lieux et donner un avis sur la restauration des logis. C'est pour cela que l'étude réalisée par les deux départements d'architectures a été d'un précieux apport pour la conservation du cadre initial du village des Ouled Belahcène. Afin de cerner l'aspect hébergement-restauration, il y a lieu de se projeter sur les objectifs des concepteurs de ce genre de découverte de l'Algérie profonde, à savoir faire revivre la vie de nos ancêtres aux visiteurs. Il n'y aura pas d'électricité dans les maisons, elles seront éclairées à la bougie ou à la lampe à pétrole. Les espaces dans les maisons seront répartis conformément aux convenances de chaque visiteur, qui pourra s'étaler sur des nattes ou «h'sira» et dormir sur des matelas à même le sol. La restauration se fera autour d'une table basse ou «meïda», avec un couvert fait d'assiettes et bols en terre cuite et des cuillères en bois. Les plats, essentiellement des spécialités de la région, seront cuisinés par les femmes de Béni Bahdel. Le pain aussi sortira tout chaud des fours traditionnels ou «kouchas», avec son odeur de bois. Le village de Ouled Belahcène est mystique, ce lieu qui renvoie au passé, devrait nous révéler ses lointains secrets historiques qui, dans un premier temps, ne semblent pas être du souvenir des témoins vivants ou même figurer dans des archives. Cette identité du lieu est primordiale si on veut le rendre touristique. C'est dans cette optique que le département d'histoire de l'université de Tlemcen, à sa tête le Pr Negadi Sidi Mohamed, a promis de définir les contours historiques de ce lieu en procédant à des recherches. Pour mettre en valeur l'histoire de la région avec ses légendes, ses guerres amazighes et pharaoniques, ses épopées arabes et ses conquérants islamiques, la palme reviendra à des conteurs comme au bon vieux temps. Des «gouals» ou conteurs seront formés par Abbes Lacarne, comédien et auteur du spectacle du genre de Sidi bel Abbes. Il faut savoir que la région de Béni Snous a des traditions authentiques, comme celle de la fête de Yennayer (nouvel an berbère) qui est toujours célébrée par la population le 12 janvier. Les habitants de cette vallée ont une culture qui leur est spécifique, ils sont d'ailleurs les derniers amazighes à fêter le carnaval Ayred consistant à se déguiser et passer de porte en porte pour réclamer des friandises et autres délicieux gâteaux confectionnés pour la circonstance. Faudrait-il ajouter à ce prestigieux panorama la panoplie de la richesse artisanale ancestrale. Au-delà de cette vision culturelle, traditionnelle, rurale et historique, le concept de ce tourisme alternatif est renforcé par un apport sportif. Les visiteurs auront tout le loisir de faire des randonnées dans les verdoyantes montagnes de la région, de s'adonner à la pêche sportive dans le barrage, sous le contrôle d'une association spécialisée de la wilaya de Tlemcen. Ces activités sportives seront possibles avec des guides qui subissent une formation pour les randonnées avec la Fédération des sports de montagne, en histoire avec le département universitaire et en artisanat avec le spécialiste du coin, Abdelmadjid Djebbour. Toute cette réalisation est une première en la matière en Algérie.