Le rêve devient réalité. L'équipe nationale de football sera présente à la très prestigieuse et convoitée Coupe du monde que devra abriter l'année prochaine l'Afrique du Sud. Et pour la troisième fois de son histoire après sa participation au Mondial espagnol en 1982 et à celui du Mexique, quatre ans plus tard, en 1986. Les Verts étaient à cette époque au sommet de leur art avant de chuter à cause d'une gestion désastreuse des affaires de la discipline. Une qualification méritée dans la mesure où El Khadra avait été victime de la hogra des Egyptiens au Caire. Bus de l'équipe caillassé et les supporters sauvagement agressés. L'Egypte a usé des moyens extrasportifs pour avoir raison des Verts. Peine perdue : les héros de Rabah Saâdane les ont eus, ils les ont battus logiquement, hier, à Oum Darman (Soudan) par la plus petite des marges, arrachant ainsi une qualification héroïque au Mondial. Flash-back sur le parcours époustouflant de nos Verts. Ils le commencent timidement, lors du premier tour, par une défaite à Dakar face aux Lions de la Teranga (1-0). Ils se rachètent, par la suite, face au Liberia en s'imposant par (3-0). Les coéquipiers de Ziani perdront leur deuxième déplacement face à la Gambie (1-0) qu'ils battront, le jour suivant à Blida, sur le même score. Et vint le match capital du groupe face au Sénégal à Blida. C'était un certain 5 septembre 2008 en plein mois de Ramadhan. L'Algérie l'entame laborieusement, après, l'ouverture du score par les visiteurs. Les Bezzaz, Matmour et Ziani vont puiser, appuyés par des supporters engagés, au fond de leurs tripes pour renverser incroyablement la situation terminant la partie en leur faveur (3-2). L'espoir renaît. Forcé au partage des points à Monrovia face au Liberia dans l'ultime journée (0-0), la qualification revient néanmoins à l'Algérie après que le Sénégal eut été tenu en échec (1-1) par la Gambie grâce à un but encaissé à la toute dernière minute. Un signe prémonitoire pour les Verts quant à une qualification au Mondial après une éclipse de 24 longues années. Lors du deuxième et dernier tour, l'Algérie qui commençait sérieusement à y croire, hérite d'un groupe difficile en compagnie de l'Egypte, de la Zambie et du Rwanda. Les héros mènent le bal dès le début en dominant largement leur groupe : victoire en aller et retour sur la Zambie (1-0 et 2-0), exploit sur l'Egypte (3-1) et quatre points arrachés sur le dos du Rwanda (0-0 et 3-1). Avant le match décisif du Caire de samedi dernier, l'Algérie occupait confortablement le fauteuil de leader avec trois points d'avance sur l'Egypte, adversaire du jour, et un meilleur goal-average. Les Pharaons devaient gagner au Caire avec deux buts d'écart pour espérer jouer un match d'appui. Sachant pertinemment que battre les Verts sur un score large relevait de l'impossible, les Egyptiens dressent un traquenard, minutieusement préparé avec un silence curieux de la FIFA, aux Verts et leurs supporters histoire de revenir dans la course. C'était vraiment mesquin de la part des Pharaons, doubles champions du continent (2006 et 2008), censés chercher la gloire sportivement. Victorieuse par 2-0, l'Egypte n'est tout de même pas qualifiée. Les Verts leur donnent rendez-vous, au Soudan, pour un match de barrage. Une rencontre qui porte bien son nom du fait que l'équipe d'Algérie réussira à barricader la route à la vieillissante équipe égyptienne dont les joueurs devront désormais penser à leur retraite. Voir le Mondial sur leurs petits écrans est le meilleur moyen avec lequel ils peuvent commencer leur retraite. Mais sans gloire. Désormais, la pyramide du foot arabe est inversée. L'Algérie y est au sommet.