La commercialisation du cheptel a été soumise depuis l'année dernière à une réglementation draconienne de la part des services de la wilaya. L'instruction en question a prévu, entre autres, des saisies de troupeaux qui sont proposés à la vente en dehors des espaces réservés pour cette opération. Les maquignons ont été de par cette réorganisation invités solennellement à rejoindre ces espaces qui se trouvent dans pratiquement toutes les communes de la wilaya d'Alger. A Heuraoua, à Bordj El Bahri, à Réghaïa, à Gué de Constantine, comme partout ailleurs dans la capitale, des marchés dédiés exclusivement à la vente de bestiaux ont été aménagés pour la circonstance et ce, dans le but de contenir l'anarchie habituelle qui accompagne l'événement de la fête de l'Aïd. Mais les pseudo maquignons persistent toujours à écouler leurs bêtes en dehors de ces espaces. C'est ainsi que les moutons se vendent toujours dans les quartiers et dans les entrailles même des cités et ce dans des locaux transformés en étables pour la circonstance. Sur les bordures des routes, les vendeurs ne se refusent aucune des commodités qui leur sont nécessaires pour bien écouler leurs moutons. Des abreuvoirs y sont même installés et pour contenir les troupeaux, certains ont dû aménager des palissades de fortune. Au douar Ben Ziane dans la localité de Ben Zerga, à l'est d'Alger, un troupeau d'une trentaine de moutons pâture librement sur le bas côté de la route, et de temps à autre les ovins étanchent leur soif dans les rives d'un oued hautement pollué. Sur la RN 24, c'est un immense point de vente qui est improvisé sur un terrain qui se trouve au quartier Eddoum, le commissariat de police situé à un jet de pierre de l'endroit n'a pas pour autant dissuadé ces vendeurs de rompre avec cette pratique illégale. Les bottes de foin sont entreposées à même le trottoir au ras de la chaussée, gênant ainsi la circulation automobile ; les voitures qui s'arrêtent également en double position créent des embouteillages dans les deux sens de la route.