Plusieurs boucheries de la ville de Médéa étaient fermées pendant la journée d'avant-hier après que les services du contrôle eurent averti à travers des notes que la vente de viande congelée hachée sera sévèrement sanctionnée. La mesure de répression a été prise par ces mêmes services en application des dispositions de l'arrêté interministériel du 29 septembre 1999 fixant les conditions de préparation et de mise à la consommation des viandes hachées à la demande. Ils étaient nombreux à se diriger vers le siège de la Direction des services agricoles pour exprimer leur mécontentement à l'endroit d'une mesure qui, disent-ils, n'arrange pas leurs affaires, d'une part, et ne permet pas de répondre à la demande d'importantes catégories de population qui ne sont pas en mesure d'acheter de la viande hachée à partir de viandes fraîches qui ne sont pas à leur portée, d'autre part. Face à cette situation, les responsables de la Direction agricole qui ont dû faire preuve de beaucoup de tact, ont expliqué qu' “il s'agit là d'une mesure prévue par un texte juridique et dont l'application relève des prérogatives des services du commerce et de la répression des fraudes”. Et d'indiquer que “l'inspection vétérinaire qui fait partie de la brigade de contrôle a un travail spécifique qui consiste à garantir la production d'une viande saine et fraîche pour la consommation humaine et donc de veiller aux conditions d'abattage et de santé du cheptel”. Explicitant les règles de préparation et de mise à la consommation des viandes hachées à la demande, destinées à la consommation humaine, l'inspecteur vétérinaire dira que l'arrêté cité stipule que “les viandes qui sont soumises à une opération de hachage doivent être exclusivement préparées à partir de viandes ovine, bovine, caprine, cameline et équine, fraîches et saines”. Et que “ces viandes doivent être issues d'animaux abattus au niveau de structures d'abattage contrôlées et agréées conformément à la réglementation en vigueur”. Se montrant ferme dans le respect des dispositions de l'arrêté évoqué, le directeur du commerce et de la répression des fraudes nous déclarera que l'application des mesures prévues est de notre responsabilité, car il s'agit de défendre l'intérêt du consommateur et de préserver sa santé sur les risques encourus en matière de consommation de viande hachée congelée. Acculés dans leurs derniers retranchements, les exploitants de boucheries ont mis sur le tapis la présence de vendeurs informels de viande qui n'obéissent à aucune règle d'hygiène et dont le produit commercialisé sur le trottoir et à l'air libre provient des abattages clandestins. Ce qui pose encore une fois le problème du commerce informel qui n'est toujours pas maîtrisé et qui cause du tort au commerce régulier qui se voit soumis à une concurrence des plus déloyales.