Parti avec d'autres députés avec leurs propres moyens en Egypte pour assister au match, puis au Soudan, Mohamed Cheïkh, dès son retour au pays, a tenu à confirmer l'enfer vécu à « Oum Eddounia ». Vous avez l'air d'être très heureux mais, en même temps, vous gardez les séquelles d'un dur périple ?! C'est exact, je suis l'homme le plus heureux du monde, à l'image de tous les Algériens après la qualification de notre EN au Mondial, mais je tiens à retourner à l'épisode du Caire. Ecoutez, ce n'est pas par amour à ce pays des Pharaons que moi et un autre député, M. Messaï Brahim de Tébessa, nous étions toujours au Caire à la veille du match du Soudan. Expliquez un peu mieux, s'il vous plaît D'abord, nous avions du mal à trouver un moyen de transport pour aller au Soudan. Il était clair que les Egyptiens avaient tout fait pour empêcher les Algériens d'aller à Khartoum. En plus de la quête d'un moyen de locomotion, nous étions obligés de raser les murs, de fuir à tout moment. On était en danger. Alors, racontez-nous ce que vous avez vécu après le match du Caire Vu la grande confusion qui régnait aux alentours du stade, puis dans tout le Caire, nous avons dû monter dans un bus réservé à nos diplomates. Et là, croyez-moi, j'ai vite presque regretté ce choix, puisque le bus a été sauvagement attaqué par un millier de supporteurs égyptiens, nous n'avons dû notre salut qu'au chauffeur qui a appuyé sur l'accélérateur pour nous sauver d'une mort certaine. A tous ceux qui mettent en doute l'enfer du Caire, je leur dis que j'ai filmé des scènes d'horreur où nos concitoyens l'ont payé cher. J'ai des films et des photos de nos blessés graves. Une fois rentré en Algérie, je constituerai un dossier bien fourni pour le présenter aux hautes autorités de l'Etat algérien et aux autres instances internationales. Et après le match d'Omdurman ? C'était la liesse et je peux vous assurer qu'il n'y a eu aucune agression contre les supporters égyptiens, d'ailleurs, cela a été bien dit par les autorités soudanaises (police et ministère de l'Intérieur). Tout le monde a compris que le gouvernement de Moubarek voulait et persiste à vouloir vainement déplacer ses problèmes. Il n'arrive toujours pas à digérer sa défaite.