Ce quartier, on s'en souvient, avait subi de dures épreuves à la suite de son isolement total pendant plusieurs jours lors des grandes intempéries de 2008 qui l'ont dévasté. Sa population avait retrouvé progressivement, au cours des mois qui suivirent, un espoir de redressement et, priorité de l'heure, des travaux d'édification d'un pont enjambant l'oued avaient été entamés et achevés, une école primaire et une salle de soins détruites avaient été reconstruites. Aujourd'hui, nous avons effectué une tournée avec un habitant du quartier qui nous a invité à visiter les lieux dans le but de nous montrer l'état déplorable du quartier dans lequel vit cette population, notamment en matière de voirie. La quasi-totalité des rues et ruelles adjacentes sont défoncées, parsemées de nids de poule, poussiéreuses et surtout entièrement inondées d'eau provenant des fuites de conduites du réseau. En de nombreux endroits, des flaques d'eau stagnantes empêchent les piétons et automobilistes d'emprunter ces ruelles où s'entassent la gadoue et la poussière. Notre témoin assure que les taxieurs refusent de transporter des clients se rendant au quartier à cause de l'état des routes et de l'éclairage public défaillant. Il y a quelques jours, les résidents ont manifesté leur ras-le-bol et en signe de protestations pacifiques en brûlant quelques pneus pour attirer l'attention des pouvoirs publics afin de les inviter à prendre en charge leurs mauvaises conditions de vie, ajoute notre témoin.