Après un premier spectacle donné mardi soir au palais de la culture Moufdi Zakaria, l'association andalouse El Djazira et l'association lilloise Corps et Mataphores s'associeront, une seconde fois ce soir à partir de 19h à salle Ibn Zeydoun, pour une prestation haute en musique et en danse. Après un premier passage en février dernier au palais de la culture Moufdi Zakaria d'Alger, l'association Corps et Métaphores et l'association andalouse El Djazira, recidivent avec le même esprit de symbiose entre l'expression corporelle et l'expression musicale, et ce, autour de thèmes andalous, exhumés du patrimoine ancestral. Au cours d'un point de presse animé hier matin au Palais de la culture par le professeur de musique et chef d'orchestre de l'association El Djazira, Bachir Mazouni et de Mme Doudja Brahimi, fondatrice de l'association lilloise Corps et Métaphores, les grandes lignes de ce projet ont été données. Fille du regretté poète Momo, Mme Doudja Brahmi Derouin est revenue succinctement sur son riche parcours artistique. Cette diplômée du Conservatoire d'Alger a indiqué que la danse est à la fois une identité et une thérapie. La musique andalouse, selon elle, est une musique de soins et de thérapie. « L'Espagne est en train de revendiquer ce patrimoine andalou. Il ne faut pas que l'Europe nous devance, sachant qu'ils sont à la recherche de nouveaux sons. Nous sommes un réservoir que nous devons fructifier », a-t-elle déclaré. Elle avouera que s'il est agréable de danser sur une musique andalouse, il n'en demeure pas moins que c'est tout de même fatiguant. Pour Mme Doudja Brahimi, l'alternance de pièces instrumentales et vocales, rehaussées par des chorégraphies variées et colorées, illustre au mieux l'universalité culturelle et le mariage réussi du patrimoine musical andalou avec toute la richesse du langage du corps. « Notre vœu, dira-t-elle, est que notre patrimoine algérien, musique chants et danse, soit universel, reconnu dans le monde entier et qu'on arrête de dire, notamment en Occident, que tout ce qui vient d'ailleurs n'est que folklore et distraction. » Elle a également affirmé avoir innové avec l'association El Djazira, dans un nouveau style nécessitant de vrais musiciens et des danseuses capables d'être en fusion et communion avec une expression corporelle parfaite. De son côté, Bachir Mazouni, professeur de musique et chef d'orchestre de l'association El Djazira a rappelé à l'assistance que son association a été créée en 1993, avec seulement trois instrumentistes. L'un des objectifs de ce musicologue est de faire connaître notre culture en général et de promouvoir la musique arabo-andalouse en Algérie et à l'étranger. « Accompagner la musique andalouse de la danse est une initiative particulière et unique dans le Maghreb », a-t-il déclaré. Ainsi, le programme des deux soirées en question comportera des danses, tirées des trois albums de l'association El Djazira, et sera rehaussé par une mise en chorégraphie par les danseuses du ballet de l'association française. Une intelligence, de la création, des costumes -copiés de la tradition andalouse, datant du 17e et du 18e siècles- seront à l'honneur.