Unique à Alger. Après une remarquable prestation enregistrée mercredi dernier au Palais de la culture, l'association andalouse «El Djazira» en collaboration avec l'association chorégraphique «corps et métaphores» de Lille ont agréablement récidivé le lendemain jeudi soir à la salle Ibn Zeydoun de l'Office de Riad el feth (OREF). Un public nombreux a assisté à un spectacle andalou intitulé «croisière andalouse de Lille à l'île». Ce même public n'a pas l'air de regretter le déplacement surtout à la veille de la célébration d'Aïd el adha. Bien au contraire, les spectateurs ont assidument suivi ce spectacle féérique d'une heure et demie de durée. Curieux et passionnés sont venus découvrir, voir et écouter de la bonne musique mais contempler aussi la chorégraphie. Le rythme dans la peau, cinq chorégraphes d'origine françaises ont brillé sous les yeux de leur professeur Doudja Brahimi, fille du regretté artiste Himoud Brahimi dit Momo. C'est dans cette alternance que chacun a trouvé son rythme. Cette première initiative du genre est organisée par l'association andalouse «El Djazira» L'objectif, selon le président de cette association, Brahim Behloul, est de promouvoir la création artistique en Algérie. A noter que ce rendez vous a proposé, pour certaines danseuses à l'image de Jennifer Flament un apprentissage pour faire découvrir l'univers et les principaux thèmes de l'art chorégraphique des danses d'Algérie. A ce sujet, Jennifer nous confie qu'elle a beaucoup aimé la danse algérienne «c'est un réel travail corporel de gestes gracieux et de mouvements d'un art consommé, s'inspirant des traditions sur des rythmes moins cadencés que le musique orientale. J'adore !», exprime-t-elle satisfaite. Ces jeunes apprentis ont su montrer la voie, enflammer les lieux, de grâce, une émotion douce et belle. Des pas de danses gracieux, lents, mais pas raides, une façon de rappeler que notre danse sait mettre en évidence par la gestuelle, les arabesques, toutes les émotions liées au désir et à la joie de vivre que les occidentaux ont «calqué» de nous. Trente musiciens dirigés par Mohamed Bachir Mazouni et le professeur Nazim Souilamas ont su captiver l'assistance sur des rythmes andalous rythmés. Au programme ; une introduction instrumentale au piano «Lach ya aadab el qoloub», un b'taïhi sur le mode Zidane interprété en chœur. Les musiciens, notamment des jeunes tels Sarah ont imprimé d'une voix mélodieuse si particulière une sensibilité discrète et naturelle. Le nombreux public présent s'est délecté d'autres q'çids les plus connus du répertoire traditionnel sur les modes Zidan, Sika, Mezmoum et Maya. Ces textes sont empreints de spiritualité qui s'achèveront autour d'un B'taïhi sur le mode Dil intitulé «Qad kountou khatir». Le public est conquis. Il acclame. Il lance d'intermittents youyous. L'avenir se présente avec optimisme pour la renaissance de cette musique classique de notre patrimoine qui semblerait disparaître avec l'âge avancé des maîtres. L'andalou ainsi que nos danses populaires par ces nouvelles générations ont encore de bonnes années à vivre et à assurer des perspectives prometteuses ainsi qu'une excellente relève.