La limitation du seuil de la production journalière imposée par l'office interprofessionnel du lait freine l'épanouissement de cet ambitieux projet qui visait à l'origine la couverture des besoins de toute une wilaya voire même les wilayas environnantes. Inaugurée en août 2011, la première laiterie de la wilaya de Ouargla, d'une capacité de production de 4000 l/h produit quotidiennement 10 000 litres de lait en sachet, est un grand acquis pour la population de la commune de Zaouïa El Abidia où elle est implantée ainsi que la région d'Oued Righ, le prolongement naturel du Grand Touggourt. Ses instigateurs restent toutefois perplexes devant le peu d'appui dont ils font l'objet vu les obstacles qui ont prévalu lors de la création de cette usine inédite dans la wilaya dont l'idée remonte à 2009.Ce qui est soulevé relève surtout des difficultés bureaucratiques au niveau des services des impôts, de la direction du commerce, mais aussi le peu d'intérêt affiché par les collectivités locales envers ce projet vital qui aurait pu et dû être valorisé et appuyé pour l'aider à évoluer dans le sens d'une meilleure couverture des besoins en lait de la wilaya de Ouargla.Cette wilaya de plus de 600 000 âmes reste en effet le parent pauvre de la filière lait puisqu'elle dépend quasi totalement de la production acheminée via les laiteries de l'Est et du centre du pays. L'usine était donc initialement prévue à Touggourt et a dû être déportée vers la commune de Zaouïa El Abidia lorsque le premier responsable de la daïra de Touggourt a refusé son implantation sur le territoire de la commune de Touggourt alors que tout était prêt pour le lancement de l'activité, et ce, sous prétexte que l'usine est implantée dans une zone d'habitation, ce qui a poussé l'investisseur à déguerpir et se diriger vers la commune de Zaouïa El Abidia, au niveau de la zone d'activités économiques située au nord-est de Touggourt grâce à l'intervention de l'ex-wali et P/APW de Ouargla qui ont soutenu le projet qui aurait pu ne jamais voir le jour. Reste que la détermination et l'acharnement ont payé et la fabrique compte actuellement 10 employés avec une capacité de production de 4 000 l/h. L'unité limite pourtant sa production à 10 000 l/j à cause des restrictions imposées par l'Office national interprofessionnel du lait (ONIL). Une limitation qui pénalise et l'usine qui ne tourne pas à plein régime et encore moins le consommateur local qui apprécie à sa juste valeur ce produit de qualité supérieure dont la disponibilité au quotidien est d'une importance majeure, notamment durant la période du Ramadhan où la consommation du lait est intense. La pénalisation des commerçants est tout aussi édifiante puisque ces derniers continuent à recourir au lait en sachet acheté en gros chez les transporteurs de camions frigorifiques venant du Nord. Pour les responsables de cette jeune unité, il est clair que les restrictions de l'ONIL ne sont nullement adaptée à la région sud où le produit laitier manque tellement malgré un commencement de création d'une filière lait à Ghardaïa. Pour la couverture de la région en produits laitiers, d'autres mesures spécifiques devraient voir le jour.