En dépit du fait que le phénomène des gardiens de parkings autoproclamés ait été dénoncé à maintes reprises par les automobilistes, celui-ci continue, et prend même de l'ampleur. L'on se demande alors si ce n'est pas de la mendicité déguisée, sachant que ces jeunes et moins jeunes se présentent à vous seulement après que vous avez fini de vaquer à vos affaires, faisant comme s'ils avaient sérieusement gardé votre voiture. Ces aires de parkings informelles sont partout. A titre illustratif, à Sidi Mabrouk supérieur, tout au long de l'enceinte du marché, des jeunes, un sac-banane autour de la taille (pour faire officiel) vous accostent et prennent l'obole, sans justificatif, comme par exemple un ticket émanant des services de l'APC pour valider ce « travail ». Ceux qui refusent de s'exécuter s'entendent abreuvés d'injures et de menaces. Et souvent la menace est suivie d'effet, puisque beaucoup de propriétaires de véhicules verront leur carrosserie éraflée avec un objet contondant, et même autrement abîmée. Un automobiliste témoigne ainsi : « Au début j'ai refusé de payer et je me suis fait voler par effraction des objets à l'intérieur de la voiture. Sachant qu'on ne peut remédier à cet état de choses, je paie et je me tais, car en l'absence d'ordre, chacun fait sa propre loi ! » Au fait, à quand une remise sérieuse des pendules à l'heure ? Evoqué depuis plusieurs années, le problème des gardiens de parkings autoproclamés a été examiné par les services de l'APC qui tentaient d'y trouver une solution en organisant ces espaces situés sur la voie publique et qui sont en fait une propriété de la commune. Plus d'une centaine de parkings illicites ont été recensés dans la ville, dont certains sont gérés de manière anarchique et causent d'énormes désagréments aux automobilistes. Si une opération de gestion par mise en adjudication de ces lieux au profit des jeunes sans emploi a été lancé, il y a plus d'une année, elle ne sera pas suivie de la fermeté ad hoc, ce qui a laissé le champ libre aux « racketteurs » de refuser toute organisation de l'activité et agir ainsi en violation de la loi. « Pourtant, il appartient à l'APC de gérer la voie publique conformément à la loi, et profiter de la sorte pour assurer des entrées qui lui échappent quotidiennement en organisant les espaces de stationnement quitte à faire appel à l'intervention des services de l'ordre pour faire respecter la loi », a affirmé un ex-élu de la municipalité. « Face au mutisme des élus locaux, c'est l'anarchie qui règne et c'est la loi du gourdin qui s'impose », a-t-il conclu.