La juge devrait rendre son verdict le 2 janvier prochain. L'homme, amputé de son bras gauche depuis les événements d'Octobre 1988, s'est présenté dans la matinée du 8 octobre 2013 devant le Palais du gouvernement pour remettre une lettre de doléances aux services du Premier ministre, au nom des victimes d'Octobre 1988 et de leurs familles. Dans un courrier remis au chef de la sûreté de wilaya d'Alger, Azouaou Hamou L'hadj a affirmé, qu'après avoir refusé de quitter les lieux à la demande d'un brigadier, il a été «embarqué de force par cinq policiers». La police aurait envoyé, sur la base d'un procès-verbal, la procédure auprès du procureur général qui a requis l'application de la loi. «Il n'y a pas de plaignant. D'ailleurs, la police était absente lors du procès», précise maître Amine Sidhoum, un des trois avocats du Réseau des avocats pour la défense des droits de l'homme (RADDH) présents lors du procès. Hamou L'hadj a déposé une plainte pour injures et destruction de biens d'autrui en référence à ses «deux paires de lunettes brisées par les agents lors de l'interpellation, qu'un officier de police en civil a refusé de joindre au dossier de la plainte». «Il a jeté les deux paires dans une poubelle à l'extérieur du commissariat», affirme Hamou L'hadj. «C'est un précédent grave car la police se donne la liberté d'intervenir contre un citoyen n'importe où et sans aucune raison valable», affirme Abdelmoumen Khelil, militant de la LADDH. Selon un autre avocat, maître Ali Brahimi, «la relaxe ne devrait pas poser problème car il n'y a pas de base légale à ce dépôt de plainte». Azouaou Hamou L'hadj a signifié à la juge qu'il renouvellera sa demande d'audience auprès du Premier ministre dans le courant de la semaine prochaine et exige que «des indemnités lui soient versées pour les dommages causés par la police».