Le pouvoir reconnaît, en matière de lutte contre l'intégrisme terroriste, avoir fait fausse route. C'est du moins la lecture que fait le Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD), dans un communiqué publié hier à la suite des récents propos tenus par Noureddine Yazid Zerhouni, ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. A l'occasion de la 14e conférence des ministres de l'Intérieur des pays de la Méditerranée sur la sécurité, qui s'est tenue à Venise, le ministre algérien avait affirmé qu'« il faut s'attaquer à la matrice idéologique du terrorisme ». Cette déclaration « tonitruante », juge le PLD, sonne « comme un aveu d'échec face à l'islamisme politique ». Le pouvoir porte une lourde responsabilité devant la société puisqu'« il reconnaît avoir fait fausse route. A aucun moment, il n'a considéré que le combat contre l'islamisme est une lutte éminemment politique, qui ne saurait s'accommoder d'aucun compromis avec les courants islamistes, y compris ceux qui se prétendent modérés », ajoute le communiqué. Et au PLD de déplorer que le pouvoir n'a jamais admis l'évidence que cette bataille doit se mener simultanément sur tous les fronts : sécuritaire, idéologique, économique et social, et ce sans qu'aucun de ces segments soit sous-estimé. Le pouvoir s'est refusé de voir l'avenir en promulguant la loi sur la « réconciliation nationale, véritable acte de trahison », accuse le PLD. D'autant plus que le terrorisme islamiste continue de frapper et d'assassiner froidement, de nouvelles tueries ayant récemment eu lieu, et ce, de manière récurrente. Et ce, même lorsque l'Algérie connaissait un embrassement festif sans précédent et vivait des moments exceptionnels grâce à la qualification de son équipe nationale de football à la Coupe du monde 2010. D'ailleurs, le PLD salue longuement la victoire arrachée par le onze national, se réjouissant que grâce à cette « extraordinaire opportunité, l'Algérie et en particulier sa jeunesse a réussi, au grand dam des islamistes, à retrouver un niveau remarquable de convivialité et à reconquérir les espaces de vie désertés pendant deux décennies de terrorisme », peut-on lire dans le document. Ainsi, le PLD explique que ces manifestations populaires expriment la volonté farouche d'en découdre avec le marasme ambiant et délivrent un véritable message d'espoir. « L'événement sportif a permis encore une fois de faire tomber le masque d'un pouvoir essentiellement préoccupé par les considérations politiciennes de sa propre survie », ajoute le PLD. Car cette joie citoyenne n'a pas pu occulter le malaise social dans lequel sont embourbés les Algériens. « Sur le plan social, la situation est explosive. Le pouvoir fait feu de tout bois pour faire face à un mouvement social qu'il n'arrive pas à endiguer. Ce qui confirme son incapacité à mettre les réserves du Trésor, pourtant colossales, au service du développement du pays et les revendications légitimes des travailleurs », déplore le PLD. Ce dernier conclut en affirmant que l'unique réponse à ce pouvoir sourd reste encore et toujours la mobilisation la plus large, car « la lutte doit continuer ».