Rachid Nouni, chanteur et interprète chaâbi, n'a pas vécu plus de 56 ans : il a quitté les siens, il y a six ans. A la veille de son anniversaire - le 2 mars -, sa famille et ses proches ne voient rien venir de tous ceux qui avaient crié haut et fort qu'ils rendraient en 2005 un hommage appuyé et à la mesure du talent de l'interprète de Ya chemâa. Son épouse était décédée huit années plus tôt - à 49 ans - et le sage ami des humbles ne s'en était jamais remis. Aujourd'hui, ses enfants - cinq filles et un jeune homme - demandent seulement une pieuse pensée pour lui, et une de ses frêles progénitures espère réaliser un livre témoignage sur celui qui « n'a jamais élevé la voix » ; il a plutôt consacré cette dernière à faire rêver celles et ceux qui ne pouvaient espérer grand-chose. Un des espaces de la future maison de la culture de Bab D'zaïer gagnerait sans doute à porter son nom comme trace d'un passage marquant de celui qui n'hésitait pas à se déplacer partout afin de mentionner, de vérifier et de corriger des vers, des termes, des airs pour offrir le must à ses admirateurs. Pour quelques rares et indéfectibles fidèles, Rachid Nouni n'est pas mort et les nombreux enregistrements distribués sous le manteau, vendus sans aucun centime versé aux ayants droit, attestent de cette vitalité du poète. Dernier signe en date, quelques chansons accompagnent le tout récent documentaire de Zahzah sur la ville de Blida.