Les habitants du quartier et des cités limitrophes dénoncent une disparité. Les plus âgés recourent à un long détour, en empruntant les bus de la ligne 15 qui passent. La carte des transports ignore Houma Bazine, un ancien quartier de la ville de Béjaïa. Il y a là un dilemme si l'on revient quelques décennies en arrière. En 1967, le quartier était beaucoup moins peuplé et presque désert à la périphérie, cependant, une ligne est pourtant ouverte. Un tram prenant alors le départ de l'ancien bureau de l'agence de transports TCL, au centre-ville, sillonnait Lekhmis, Houma Bazine, Cité Moula, Taâssast, Sidi Ouali. En 1973, l'envoi à la casse des vieux trams et la mise en circulation de bus de plus grand gabarit entraîna la suppression de la ligne. On croit savoir que la raison a rapport avec la praticabilité de l'itinéraire pour ce nouveau type de véhicules. Aujourd'hui, les habitants de Houma Bazine et des cités limitrophes dénoncent une disparité qui ne dit pas son nom, compte tenu, d'un autre coté, du nombre de bus qui desservent le reste des quartiers de la commune. Ils disent ne pas comprendre que le quartier ait été pris en compte dans la carte du transport urbain lorsque la chaussée était à double sens (avec l'encombrement que cela laisse ainsi supposer) et alors qu'aujourd'hui la voie est à sens unique, donc plus fluide et sans obstacle, il faut s'y rendre à pied. Et ceux pour qui le poids des ans pèse sur les jambes se voient offrir comme solution, pour éviter de peiner sur la côte qui grimpe de Lekhmis vers Houma Bazine, de se résigner à recourir à un long détour en empruntant les bus de la ligne 15 qui passe plus en amont. Donc de faire ensuite une bonne partie tout de même à pied, dévaler, autrement dit, une descente de quelques 600 mètres. L'association socioculturelle Houma Bazine bataille, depuis une dizaine d'années, pour la remise en service de l'ancienne ligne. M. Nourredine Choucha, un des membres actifs, relate toute la chronologie des vaines démarches effectuées. En 2001, une requête est adressée à l'APC. Elle est appuyée par une pétition signée par plus de 500 personnes, résidant dans le quartier et aux alentours. Une deuxième demande est formulée, en 2001 toujours, de vive voix auprès de la direction des Transports. L'entretien ne rapporte rien. Quelques temps juste après les partielles de 2005, les animateurs de l'association saisissent le P/APC fraîchement élu. Ce dernier se montre « préoccupé » par le problème. Une promesse est faite. Mais sur le terrain, on ne voit rien venir. Le P/APC actuel, approché, selon M. Choucha, durant la campagne électorale précédant son investiture, aurait fait la même promesse. Ne voyant encore rien venir, le premier vice-président de l'APC a été touché, l'été écoulé. L'association en apprendra que la desserte de Houma Bazine est en projet. Les habitants de ce vieux quartier de la ville espèrent au moins une affectation de petits fourgons de neuf places, comme ceux mis en service sur la ligne 18. M. Choucha confie qu'ils sont nombreux à être intéressés par un tel agrément. Une demande qui, entreverraient-ils, ne manquerait pas sur le parcours suivant : Porte Sarrasine, Lekhmis, rue Boualem Ouzegdouh, boucle Souk el Asser-la Cifa-rue Fatima Ramtani, cité Oultache, Nacéria, rue HBM, Ain Zaouche.