De notre correspondant à Béjaïa Mohamed Mahmoud A l'entame de chaque saison estivale, les gestionnaires et les opérateurs du secteur des transports s'auto-décernent des satisfecit alors que les usagers ne cessent d'exprimer leur mécontentement. La direction du transport, comme il est maintenant de coutume, a mis en place ce qui porte désormais le nom idyllique de plan bleu. Une navette renforcée sur le littoral est et ouest durant le week-end spécialement. Si le dispositif répond suffisamment à la demande durant les autres jours de la semaine, c'est la ruée sur les fourgons lors des retours les jeudis et vendredis. Cette situation est vécue avec plus d'acuité au niveau du littoral ouest, notamment sur les points de ramassage de Saket, Tala Yilef et Boulimat. Bien sûr, pour les plus fortunés, il reste la solution du recours aux taxis. Le commun des estivants doit se résigner toutefois à prendre son mal en patience car les taxis par place ne desservent pas ces destinations. Les chauffeurs de taxi avaient bien daigné tenter la formule, il y a deux ans, sur des parcours convergeant vers le centre-ville mais la concurrence des fourgons avait dissuadé les plus tenaces. Seule demeure aujourd'hui opérationnelle, avec un système de tarification par place en intra-muros, la desserte du mausolée de Yema Gouraya (moyennant une somme modique), et, en dehors, celle des grandes villes des wilayas limitrophes (Jijel, Sétif, Bordj Bou Arréridj et Alger). Un autre problème mérite d'être signalé : plusieurs quartiers de la ville de Béjaïa sont encore ignorés par le transport urbain. Citons la rue Ahmed Ougana, la rue Fatima, le boulevard Bouaouina, la cité Soumari, la cité Moulla, houma Oubazine, la Cifa, quartiers qui, durant les années soixante, bien que moins peuplés, étaient, paradoxe, sillonnés par les fameux trams de l'époque. Les usagers domiciliés dans l'arrière-pays des Mezzaia ont du mal à trouver place durant les heures de pointe pour rentrer chez eux. L'arrêt de Aamriw est bondé jusqu'à 19 heures et même au-delà. Beaucoup parlent de certains abandons non autorisés de la ligne au profit d'une desserte plus juteuse, celle des plages. Et ce, malgré la menace de la mise à la fourrière. Les usagers de la ligne de PK 17 se plaignent aussi du «rétrécissement» du parcours. En effet, cette ligne, existant depuis 1963 est écourtée de la section centre-ville-Aamriw. De leur côté, les usagers qui prennent régulièrement les bus vers les localités du littoral est se sont élevés il y a quelques jours d'une manière corsée contre la hausse du prix du ticket décidée unilatéralement par les transporteurs. Un mouvement de contestation presque spontané s'en était suivi et la direction du transport s'était manifestée également contre cette hausse. A noter également la perturbation du trafic ferroviaire. Depuis 12 jours, les riverains de la région de Semaoun manifestent leur colère suite à l'accident ayant entraîné la mort d'un jeune motard au niveau du passage à niveau de Timezrit. Ils exigent que le passage soit gardé. Le service des voies a bien répondu par des mesures de sécurité tels le ralentissement jusqu'à 6 km/heure, l'avertissement sonore et lumineux mais les contestataires ne décolèrent toujours pas. Autrement, pour la présente saison estivale, la rame Béjaïa-Beni Mansour a été renforcée par deux voitures afin de répondre à une demande estimée à quelque 500 passagers par voyage. Une entreprise étrangère travaille actuellement sur le renouvellement de la voie. Peut-on dès lors espérer une navette rapide qui, dans un proche avenir, s'imposera dans les habitudes des habitants de la vallée de la Soummam ?