– Belkacem Ahcène Djaballah : «Elle ne m'a pas attiré, car j'ai cru que c'était une affiche réalisée dans le cadre d'une campagne de solidarité. Le logo et le slogan "Notre avenir entre nos mains", sont à mon sens malvenus à l'heure actuelle avec toutes les histoires de corruption, de détournement et de népotisme… Réponse subliminale et populaire : notre présent entre vos mains, oui !» – Dalal Bouchama : «Le message donne la parole aux citoyens : “Entre vos mains“. Ce slogan disparaît par manque de contraste avec le fond bleu. La carte de l'Algérie arrive en second plan. Le drapeau vient renforcer une carte floue comme pour nous dire qu'il s'agit bien de l'Algérie. On comprend que le message est : "Agissez (votez)" d'abord, on verra ensuite le pourquoi du comment, de toute façon quoi qu'il arrive, c'est votre responsabilité.»
Une affiche illisible
– Belkacem Ahcène Djaballah : «On aurait pu être plus simples et plus directs avec seulement l'annonce de “Elections présidentielle 2014“ avec, peut-être, l'emblème national pour titiller l'esprit nationaliste. C'est suffisant et plus rapidement compréhensible et lisible.» – Dalal Bouchama : «Cette composition n'est pas claire. Les textes en blanc ont du mal à se détacher par manque de contraste sur des zones de bleu trop clair, ils perdent donc en lisibilité et en visibilité. Le bloc supérieur “Election présidentielle 17 avril 2014“ s'efface aussi timidement, le rendez-vous qui aurait dû être le message principal passe en dernière lecture. Volonté mi-avouée d'en faire un non-évènement en faveur d'un message démago d'appel aux urnes sans contexte particulier ou simple amateurisme ?»
Le public visé oublié
– Belkacem Ahcène Djaballah : «Les gens en ont ras-le-bol des slogans passe-partout. Il est vrai qu'il est difficile pour le créatif de changer quoi que ce soit d'important face aux habitudes communicationnelles du système qui ne comprend pas que le pays a changé. Les goûts des électeurs ont évolué, les contenus des affiches (slogan, logo, images, couleurs) doivent changer. Chassez le naturel bureaucratico-national-réaliste, il revient au grand galop. En 50 ans, rien ou presque rien n'a été modifié, mis à part une embellie artistique durant de courtes périodes.» – Dalal Bouchama : «Hormis le traitement “photoshopé“, elle reprend les codes éculés des affiches de propagande des deux guerres. La prise de vue subjective renforce l'implication de la cible par son identification, le spectateur devient acteur.»