Alors que l'année dernière, dès le mois de septembre, toutes les huileries de la daïra de Tizi Ghenif tournaient à plein temps, il n'en est pas de même pour cette année. En effet, à travers les deux communes, M'Kira et Tizi Ghenif, les oliviers ne croulent pas sous le poids de leurs fruits mais ont préféré se reposer après avoir tant donné la saison dernière. « C'est tout à fait normal dans notre localité où pratiquement tous les oliviers ne donnent le meilleur d'eux-mêmes qu'une année sur deux alors que cela n'existe pas dans d'autres régions comme à M'Chedallah, Tazmalt ou Lakhdaria où chaque année, les huileries fonctionnent », nous répond avec beaucoup d'humour ce propriétaire d'une huilerie moderne qui ajoute que l'année 2008 a été exceptionnelle pour la daïra de Tizi Ghenif dont les huileries avaient travaillé du mois de septembre 2008 au mois de mars 2009, soit plus de six mois, sans interruption avec deux équipes. Pour les oléiculteurs, c'est bien sûr la déception mais aussi la résignation d'autant plus qu'il n'y a rien à faire contre les aléas de la nature. « Pour dire toute la vérité, il n'y a plus d'agriculture de montagne non seulement chez nous mais à travers toute la Kabylie et cela s'explique par la non-rentabilité du travail archaïque de la terre. Sinon, il reste que nos oliviers plus que millénaires qui continuent à produire comme si nos ancêtres nous protégeaient encore », nous déclare cet octogénaire qui se plaint de la disparition des figueraies. Par ailleurs, pour les rendements, les oliviers de M'Kira ou de Tizi Ghenif sont, en général, très généreux avec des pics dépassant parfois les trente litres au quintal.