Les effets des essais nucléaires effectués par la France à Reggan, dans le Sahara Algérien en 1960, ont touché toute l'Afrique du Nord et des parties de l'Afrique subsaharienne. Les retombées radioactives de « Gerboise bleue », première bombe atomique française, ont atteint les côtes espagnoles et la moitié de la Sicile, a rapporté, ce vendredi, le journal Le Parisien qui cite des documents classés secret-défense. Ces documents, déclassés dans le cadre de l'enquête pénale déclenchée par des vétérans des campagnes d'essais nucléaires français, affirment que les normes de radioactivité ont été « largement dépassées » dans plusieurs endroits. C'est le cas à Arak, près de Tamanrasset et à N'Djamena (capitale du Tchad) où l'eau a été fortement contaminée. Selon le spécialiste des essais nucléaires, Bruno Barillot, cité par Le Parisien, « La carte du zonage des retombées de Gerboise bleue montre que certains radioéléments éjectés par les explosions aériennes, tel l'iode 131 ou le césium 137, ont pu être inhalés par les populations malgré leur dilution dans l'atmosphère. Personne n'ignore aujourd'hui que ces éléments radioactifs sont à l'origine de cancers ou de maladies cardio-vasculaires. ». Le même spécialiste a indiqué que « Malgré la demande des juges d'instruction, l'armée n'a communiqué que des archives soigneusement triées, dans lesquelles il manque des pans entiers de données. Il faut réformer l'accès à ces informations si on veut connaître la vérité ».