La capitale du Royaume-Uni, Londres, abritera, fin mai et novembre prochains, deux conférences sur l'Algérie. L'annonce a été faite hier par Olga Maitland, présidente de la délégation d'hommes d'affaires anglaise lors d'une conférence de presse qu'elle a tenue hier à l'hôtel Hilton. Aussi, le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, a été invité officiellement pour organiser une conférence en Angleterre afin de présenter l'Algérie aux opérateurs économiques anglais. A l'initiative de la publication anglaise First Magazine, principal organisateur du 1er forum algéro-britannique à Alger, il a été procédé hier à la création officielle du conseil d'affaires algéro-britannique. Venu sanctionner la visite d'une importante délégation d'hommes d'affaires anglais en Algérie, le conseil, soulignent ses initiateurs, sera « un véritable instrument pour booster la coopération économique entre les deux pays dans différents secteurs d'activités ». Un appel a été lancé à toutes les entreprises algériennes publiques et privées pour faire partie de ce conseil d'affaires qui a élu comme siège Alger. Côté officiel, la présidente de la délégation anglaise, Olga Maitland, a eu un long entretien avec le chef du gouvernement qui, indique-t-elle, a insisté sur la nécessité de dynamiser les relations économiques entre les deux pays. Ahmed Ouyahia a, par ailleurs, émis le vœu, révèle Mme Maitland, de voir s'installer une banque anglaise à Alger. Il a été question aussi de « faciliter l'accès aux produits algériens sur le marché du Royaume-Uni ». La préparation de la visite prochaine du Président Bouteflika à Londres, sur invitation du Premier ministre Tony Blair, pour assister au sommet du G8, a été également abordée lors des discussions. « Nous avons discuté également d'autres questions liées, notamment, au risque pays, au renseignement d'affaires, à la lutte contre le blanchiment d'argent, de la coopération dans le domaine de l'éducation et de l'apport de l'université anglaise au secteur de la formation en Algérie », a-t-elle déclaré. Pour le directeur des relations commerce extérieur à l'Association du Moyen-Orient (MAE), Micheal Thomas, la visite effectuée à Alger a permis aux opérateurs britanniques d'« avoir une autre image de l'Algérie » qu'ils vont transmettre à leurs collègues et autorités décisionnelles du Royaume-Uni. La création du conseil d'affaires n'est, selon lui, qu'un « premier pas et c'est une initiative du privé ». L'Angleterre, qui jusque-là, souligne l'opérateur, « orientait sa coopération et son soutien pour les pays du Moyen-Orient, devra aujourd'hui s'intéresser davantage à l'Afrique et surtout à l'Afrique du Nord ». La coopération, poursuit-il, ne concernera pas uniquement le commerce, mais aussi l'investissement. Ce dernier devra accompagner, selon lui, le processus de privatisation entamé par l'Algérie. Aux antagonistes de la privatisation, Micheal Thomas rétorqua : « Il n'y a qu'à voir l'expérience britannique en la matière. » Grâce à la politique de privatisation enclenchée par l'ancien Premier ministre, Margaret Thatcher, vivement critiquée alors, le Royaume-Uni a pu devenir l'une des économies leaders en Europe.