Une délégation de près de 40 entreprises britanniques est attendue au courant de cette année à Alger. Les Britanniques voient d'un oeil plutôt positif la révélation des affaires de corruption en Algérie. Ils y décèlent un pas vers la transparence dans la gestion des affaires de la cité. «Je voudrais applaudir cette action responsable des Algériens. Beaucoup de pays parlent de lutte contre la corruption mais cela reste au stade du discours», a déclaré hier, la présidente du Conseil d'affaires algéro-britannique, Lady Olga Maitland, lors d'un point de presse qu'elle a organisé au siège de l'ambassade de Grande-Bretagne. «L'Algérie passe aux actes, pourtant, dans l'affaire de la Sonatrach, les autorités algériennes auraient pu mener cette action dans la discrétion la plus totale», a ajouté Mme Maitland, en marge de la visite d'une vingtaine d'hommes d'affaires britanniques à Alger. Pour Lady Olga Maitland, «ces actions contre la corruption encourageront et donneront plus d'assurance aux entreprises britanniques pour venir s'installer en Algérie». Comme point de mire pour ces entreprises, une meilleure connaissance du marché algérien et une éventuelle participation aux projets arrêtés dans le cadre du Plan quinquennal 2010-2014. «Tous les membres de la délégation sont enthousiastes et je conduirai une délégation plus importante, comprenant quelque 40 compagnies, en Algérie au cours de 2010», a encore ajouté Mme Maitland, affirmant que «ce serait une erreur de rater un pays comme l'Algérie». En revanche, deux écueils semblent «effrayer» quelque peu les firmes britanniques. Il s'agit de la bureaucratie et des nouvelles décisions prises par le gouvernement algérien en matière économique, notamment la loi de finances complémentaire 2009 et l'instauration du crédit documentaire. «Cette nouvelle réglementation donne matière à réfléchir aux entreprises, elle va ralentir le flux mais cela ne signifie pas qu'elles ne vont pas venir investir en Algérie», a-t-elle assuré. Deux grands scandales marquent actuellement l'actualité politico-économique algé-rienne: l'affaire de la Sonatrach et le dossier de l'autoroute Est-Ouest. Accusé de corruption, le président-directeur général de l'entreprise pétrolière algérienne Sonatrach, a été placé sous contrôle judiciaire. De même que le scandale des détournements dans le projet d'autoroute Est-Ouest n'a pas encore révélé tous ses secrets. Les Britanniques ne se disent pas inquiétés par ces affaires mais les entreprises britanniques veulent plutôt «une plus grande présence en Algérie tout en assurant une diversification de leurs activités». Aussi, elles manifestent «un intérêt accru» au marché algérien et «il devient nécessaire de marquer une plus grande présence en Algérie et également de diversifier nos activités», a ajouté Mme Maitland qui considère l'Algérie comme «un partenaire fiable, en témoigne le nombre croissant d'investissements et de compagnies britanniques qui continuent d'investir en Algérie». La visite de la présidente du Conseil d'affaires algéro-britannique fait suite à celle effectuée en mars 2009 par le ministre britannique du Commerce, Lord Davies, et celles effectuées par le représentant spécial du Royaume-Uni pour le commerce et l'investissement, le Duke de York, en mai 2009.