La privatisation des entreprises étatiques a été entamée violemment dans la wilaya de Tlemcen. Dimanche dernier, la ville de Remchi, à une vingtaine de kilomètres du chef-lieu de wilaya, a été fortement ébranlée par la réaction violente des travailleurs de la briqueterie au moment du transfert du matériel par des responsables de l'Epro (secteur public) au nouveau propriétaire de l'usine, un industriel privé. Les travailleurs en colère se sont violemment opposés à ce « changement de mains » conclu, selon eux, dans la précipitation en piétinant tous leurs droits protégés par les lois de la République « nous sommes 163 travailleurs n'ayant pas encore perçu 14 mois de salaire. Beaucoup de conditions n'ont pas été remplies avant cette transaction honteuse. Comment a-t-on osé livrer la briqueterie au nouveau repreneur sans que notre situation ne soit régularisée au préalable ? Où sont ces hauts responsables qui ont déclaré que la privatisation ne se fera pas au détriment des travailleurs ? », s'interrogent-ils avec véhémence. Le conflit a dégénéré alors que la tension amplifiat. N'ayant « cure » de l'opposition des ouvriers à la passation des consignes, les représentants de l'Epro ont ainsi tenté de remettre définitivement les biens au nouveau propriétaire. « Joignant le geste à la parole, les protestataires, ont brûlé des pneus, renversé le véhicule d'un responsable de l'Epro avant de l'agresser et d'empêcher l'opération de s'effectuer. Les insultes se confondaient avec les provocations. L'intervention rapide des services de sécurité a évité le pire. Des éléments de la Protection civile se sont affairés à éteindre le feu. L'arrivée d'une délégation de wilaya, conduite par l'inspecteur général, a quelque peu calmé les esprits. Des représentants des manifestants ont été désignés pour ouvrir un dialogue avec différentes parties. Dimanche dernier, tard à Remchi, la tension couvait toujours...