Les travailleurs de la briqueterie privatisée de Remchi (wilaya de Tlemcen), au chômage depuis 38 mois, poursuivent leur sit-in sur le parvis de la Maison du peuple à Alger, siège de la centrale syndicale UGTA. Entamé le 11 fevrier 2007, le mouvement semble toutefois susciter l'attention des plus hautes autorités. Selon une source syndicale, le dossier sera « incessamment » transmis au chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem. « Un responsable proche de Sidi Saïd, SG de l'UGTA, nous a signifié que notre problème connaîtra une issue heureuse dans les tout prochains jours. La question urgente est de verser les arriérés de salaires », nous a déclaré hier un des délégués. Il faut relever que du côté de la SGP Matériaux de construction (ex-propriétaire de l'usine), ou encore du ministère des Participations et de la Promotion des investissements (MPPI) à qui les travailleurs ont lancé récemment un appel de détresse, c'est le mutisme total. Misant sur la chefferie du gouvernement, ces travailleurs disent avoir tout perdu depuis la privatisation de l'unité, en janvier 2004. « Nous espérons que le chef du gouvernement sera informé immédiatement sur notre lamentable situation », ont-ils déclaré, rappelant que, depuis la vente de leur usine à un ressortissant algérien résidant au Maroc, leurs salaires sont toujours bloqués et l'usine fermée. Le repreneur était censé garder les 163 travailleurs, comme il est stipulé dans la convention de cession. « Il avait dit oui. Malheureusement, il persiste à maintenir l'usine fermée pour des raisons que nous ignorons », signale le délégué syndical (UGTA) de l'usine. Des documents signés par les pouvoirs publics enjoignant le repreneur à faire démarrer l'unité sont restés lettre morte. « En dépit de tous les moyens (humains, matière première, équipements...), l'acquéreur ne semble pas pressé de relancer la production. Nous voudrions savoir pourquoi la SGP et le MPPI continuent à se murer dans leur silence », se demande le président de la fédération UGTA des matériaux de construction, M. Aguini. Il faut rappeler qu'une commission d'enquête diligentée par le ministre des Participations et de la Promotion des investissements, Abdelhamid Temmar, a fait ressortir de nombreuses carences « inexpliquées », selon les experts dépêchés. Sotrib, qui a repris l'affaire pour 36 milliards de centimes, était tenue, indique le rapport du MPPI, de reprendre l'outil de production et de garder, comme il a été convenu, l'ensemble des travailleurs. Au lieu d'obtempérer à l'instruction du ministre, le repreneur n'a pas trouvé mieux que de saisir individuellement les travailleurs, les informant de rester chez eux. Contacté, le repreneur (M. Khedim) s'est contenté de dire que si l'usine n'est pas opérationnelle, « c'est la faute aux travailleurs ».