Le coach national Rabah Saâdane était serein hier à l'issue du tirage au sort de la Coupe du monde qui a versé l'Algérie dans le groupe C. Celui de l'Angleterre, les Etats-Unis et la Slovénie contre laquelle les Verts débuteront la compétition le 13 juin à Polokwane. Juste après la cérémonie, Rabah Saâdane s'est prêté au jeu des questions réponses face à un auditoire composé d'Algériens et d'Anglais. Cape Town (Afrique du Sud) Vos impressions sur le tirage au sort et le groupe dans lequel est versée l'Algérie... Je vais dire une banalité : c'est un groupe difficile, constitué d'équipes qui ont les moyens d'aller loin dans cette compétition. Je pense à l'Angleterre qu'on ne présente plus ainsi qu'aux USA, qui ont montré leur valeur lors de la dernière Coupe des confédérations. La Slovénie, elle aussi, ne manque pas de qualités, comme l'atteste sa présence en Coupe du monde. On n'élimine pas la Russie si on n'est pas bon. Quel est l'objectif de l'Algérie ? Dans notre situation, il me paraît difficile de parler d'objectifs tels que battre toutes les équipes et aller loin dans cette compétition. Il ne faut pas qu'on revienne en Coupe du monde après une longue absence. Il faut rester humbles et ne se soucier que du travail. S'il est bien fait, le reste suivra. Qu'avez-vous ressenti lorsque l'Algérie a été tirée dans ce groupe ? C'est difficile à exprimer. Au départ, on veut toujours « tomber » dans un groupe faible. Malheureusement, les groupes et les équipes faibles n'existent plus. Alors, il ne reste qu'à se préparer pour être là le jour J. Dans ce groupe, l'Angleterre fait figure d'épouvantail... Sans nul doute et à juste raison. Personne ne peut nier la force et la vitalité de ce football qui s'est régénéré ces dernières années. La venue de Capello, un coach que j'apprécie beaucoup, a été déterminante dans le retour en force de l'équipe de la Rose. Un mot sur les deux autres adversaires... Les USA ont montré beaucoup de bonnes choses lors de la Coupe des confédérations. Ils ont battu la meilleure équipe européenne du moment, l'Espagne, et se sont inclinés en finale contre le Brésil. Ce sera un redoutable adversaire. La Slovénie fait partie du lot des équipes montantes en Europe. C'est un adversaire que je respecte. Jouer la Slovénie en premier, est-ce un avantage ? Je ne le crois pas. Il n'y a plus d'adversaire facile. La rencontre face à la Slovénie sera rude. C'est un football rigoureux, surtout tactiquement. On a le temps d'analyser son jeu et de nous préparer en conséquence. Votre favori dans ce groupe ? L'Angleterre sans conteste. Pour espérer franchir le premier tour, il faut obligatoirement gagner. C'est avec cette idée qu'on abordera nos matches. On ne fera aucun complexe. Même devant l'Angleterre. Plusieurs joueurs algériens évoluent en Angleterre. Est-ce un avantage ? Je ne sais pas, pour le moment. C'est sûr que leur expérience de la Premier league nous aidera beaucoup dans la préparation du match contre l'Angleterre. Mais sans plus. Nos chances de qualification au second tour sont-elles réelles ? N'oubliez pas qu'on parle de football et, à ce niveau de la compétition, tout est possible. Nous n'arriverons pas en Coupe du monde dans la peau d'un gosse émerveillé par le rendez-vous. Nous le préparerons bien, pour honorer l'Algérie et son football. Un vœu, peut-être ? Il est déjà exaucé. L'Algérie est en Coupe du monde après une très longue absence. Nous sommes dans le haut niveau. A nous de faire le maximum pour nous maintenir et redorer le blason de notre football. Ce soir, c'est que du bonheur. L'Algérie est revenue au premier plan. Vous le vérifiez ici, avec moi, avec tout cet engouement qui entoure notre présence à Cape Town. Aujourd'hui, tout le monde nous respecte.