Pourquoi l'absence de ce vaccin en particulier, alors que ceux contre la poliomyélite et la rougeole sont largement disponibles ? Le vaccin contre la HBV (hépatite B virale) n'est plus disponible dans les centres de santé de proximité de la capitale. Dans les établissements visités, les parents venus pour faire vacciner leurs enfants, sont renvoyés. Il faut savoir que ce vaccin est obligatoire pour les bébés, à la naissance, à l'âge de un mois et à leur cinquième mois. Ainsi, assurer un vaccin à son enfant est devenu un cauchemar pour les parents qui doivent faire le tour des structures sanitaires pour immuniser leurs enfants contre cette pathologie, conformément au calendrier adopté par le ministère de la Santé depuis des années. « Pour chaque vaccin, nous sommes obligés de nous informer au préalable au niveau de la structure sanitaire publique », relèvent des parents. Ce n'est qu'une fois que toutes les structures sont visitées, que le père ou la mère s'aperçoit que le vaccin n'est pas du tout disponible. C'est le cas dans le centre de santé des Pins Maritimes où les parents sont orientés vers le centre de Tamaris, à quelques kilomètres de là, pour le vaccin contre la HBV, alors que c'est ce centre qui assurait cette opération pour tous les quartiers voisins. « Votre fils est âgé de cinq mois ? Si vous allez tout de suite à Tamaris, vous pouvez le faire vacciner contre la HBV, si vous attendez, je ne sais pas. En tout cas, ils l'ont (le vaccin) à Tamaris, mais pas pour longtemps, il faut y aller tout de suite », répond à chaque fois une technicienne de santé au centre de soins des Pins Maritimes relevant du centre de santé publique de proximité de Dergana, aux mères venues se renseigner. Dans les centres de santé, les infirmiers parlent de rupture, mais sans donner de détails. Le privé touché aussi Pour la clinique El Bordj, située à Bordj el Kiffan, le vaccin contre la HBV n'est pas disponible pour le moment, apprend-on, « il le sera peut-être dans 15 jours, là aussi ce n'est pas sûr… » La même réponse nous a été donnée à la clinique Jihan Hana de Réghaïa. « Nous n'avons pas pu nous procurer ce vaccin », nous a-t-on expliqué. Mais il y a lieu de souligner que des cliniques privées ont assuré cette opération de vaccination contre la HBV. C'est le cas, à titre d'exemple, de la clinique des Orangers. Les parents qui, las de faire le tour des établissements publics, préfèrent débourser 1500 DA au « lieu d'attendre encore ». Plusieurs questions s'imposent. Pourquoi cette pénurie de ce vaccin en particulier, alors que ceux contre la poliomyélite et la rougeole sont largement disponibles ? Le vaccin contre la HBV est pourtant très important dans la lutte contre les ravages de l'hépatite. Cette pénurie ou rupture a-t-elle un lien avec le changement récent à la tête de l'Institut Pasteur ? Une professionnelle de la santé, interrogée dans un centre de santé situé à l'est de la capitale, n'a pas manqué d'attirer l'attention sur la nécessité de contrôler ce qui est injecté dans le corps du bébé. Au moment où l'Etat n'a pas fourni ce vaccin, comment des cliniques privées ont-elles pu l'avoir ? Autant de questions auxquelles nous n'avons pas trouvé de réponses auprès de l'Institut Pasteur. La direction de cette entité s'est contentée de nous orienter vers la direction de la prévention du ministère de la Santé. Une demande a été adressée, avant-hier, au département de Saïd Barkat au sujet de l'indisponibilité du vaccin. La direction de la communication, après avoir exigé une demande faxée, nous a demandé d'attendre d'avoir la réponse du service sollicité, à savoir la direction de la prévention. Cette direction n'a pas encore formulé sa réponse, nous a-t-on signifié.