Le Conseil constitutionnel a approuvé, jeudi dernier, la candidature de Abdelaziz Bouteflika. Le mouvement Barakat organise un nouveau sit-in aujourd'hui, à partir de 11h, devant la Fac centrale d'Alger. C'est le 3e depuis la création du mouvement. Les deux premiers ont été sévèrement réprimés par la police. Le mouvement Barakat a publié, mardi dernier, une charte, qui fait office de texte fondateur. Une plateforme sera rendue publique prochainement pour expliquer dans le détail les revendications. Parmi les propositions qu'expose Barakat, on peut citer «l'interruption du processus électoral, l'ouverture d'un dialogue national avec les patriotes intègres pour mener une période de transition». De même, Barakat estime qu'«après la refondation des institutions de l'Etat et leur renforcement, une Constituante donnera naissance à la deuxième République». Le mouvement souhaite que «la prochaine Constitution limite d'une manière définitive le nombre de mandats pour éviter tout dérapage dictatorial». Barakat précise, dans le même sillage, qu'il s'inscrit dans «l'après-17 avril et ne focalise pas son action sur le 4e mandat seulement, tout comme il ne soutient aucun candidat». «Nous sommes contre le système, la police politique, la corruption, l'oppression, les atteintes aux droits humains. Nous voulons la concrétisation des droits socioéconomiques au bénéfice de tous les citoyens algériens. Nous voulons une économie forte qui ouvre des débouchés à l'ensemble de la population. Notre souhait est de voir l'Algérie travailler de concert avec les grandes nations. Nous sommes patriotes, nous refusons toute ingérence étrangère. Nous refusons la violence. Notre mouvement est purement pacifique citoyen et national, il aborde les problématiques du pays dans leur globalité», explique Aziz, membre du mouvement. Le mouvement Barakat appelle, sur sa page facebook, que tout le monde doit préserver le caractère pacifique du rassemblement d'aujourd'hui. «Nous appelons les citoyens à la vigilance la plus extrême face à des personnes qui pourraient porter préjudice à nos actions.» Barakat souligne que «des organisateurs sont désignés pour cadrer le rassemblement. Des consignes de sécurité sont à respecter afin d'empêcher tout débordement et toute infiltration qui tendraient à stigmatiser l'action et la faire sortir de son caractère pacifique et civilisé». Cette remarque de Barakat est soulevée, puisque selon des échos qui sont parvenus au mouvement, «les relais du pouvoir ont payé des délinquants pour saboter le rassemblement». «Ils sont connus de la place publique. Nous avons leurs noms. De toute manière, la police est responsable de la sécurité des lieux et des personnes. Nous déclinons toute responsabilité d'un éventuel dérapage», souligne Farid, membre de Barakat.