L'économiste Mourad Ouchichi, docteur en sciences politique a développé ce mardi 18 mars, à l'occasion de la tenue de journée d'études sur la non qualité dans la construction, diagnostic et prescriptions organisée à Tikjda, sa thèse tout en s'attaquant au pouvoir, qui de l'avis de l'intervenant est le seul responsable de ce mal. « Tous les secteurs souffrent de la non qualité », dira-t-il. Dans le secteur de bâtiment, le non-respect des techniques de construction est dû essentiellement au manque de contrôle, le non respect des orientations techniques contenus dans les cahiers de charges accentué par la précipitation dans la réalisation d'un nombre important de constructions dans un laps de temps très court. Pour Mourad Ouchichi, le mode de passation des marchés suivant la formule la plus simple gré à gré, les cahier de charge à la carte… ainsi que la complicité de l'administration et l'impunité, ont toujours connu un mauvais résultat. « Il ne peut y a voir de progrès sans changement du monde de gouvernance », assène t-il avant de rappeler à l'assistance que l'économie algérienne est plus que jamais « rentière et le système du pouvoir et foncièrement autoritaire ». Selon lui : « se maintenir au pouvoir quelque soit le prix et afin de consolider sa base sociale loin de toute légitimité électorale, le régime érige la corruption, la cooptation et le clientélisme comme mode de gouvernance. Les conséquences du couple infernal rente / corruption généralisée se manifestent sur le plan économique par le sous développement et l'absence de normes et de qualité ». Par ailleurs, l'économiste fidèle à sa ligne et ses attaques incendiaires précise que les effets pervers de la rente et de la corruption sont aussi divers que nombreux. « La rente permet au régime politique de s'autonomiser de la société, ce qui lui offre la possibilité d'exercer un rapport de domination sur ses membres, empêchant ainsi la formation d'espaces autonomes susceptibles de donner naissance a une société économique se reproduisant par le travail ». Il a expliqué que la rente provoque des recompositions profondes en faveur des couches sociales oisives se reproduisant sur le captage des rentes spéculatives. « Nous assistons à l'émergence d'un processus accéléré de transformation du pouvoir politique en actifs de marche; L'Etat se trouve, dans ce sens, pris d'assaut par de vastes réseaux de clientèles dont l'accumulation de richesses a pour base l'enrichissement « illicite » mêlant corruption, pratiques frauduleuses et le développement du marché informel ». Et pour ce qui est du secteur de l'habitat, le conférencier explique que ce secteur est « par excellence le lieu ou se manifeste les perversions du système politico-économique. Ceci à travers des mécanismes et des combines mêlant les pouvoirs publics et leurs clientèles directes mêlant des entrepreneurs véreux, des bureaux d'étude complices … »