La cour criminelle de Biskra a condamné, jeudi passé, le nommé Boubaker Idène à 20 ans de prison ferme et à une amende de 1 million de dinars pour appartenance à une organisation terroriste, constitution de groupe armé, port d'armes prohibées, détention d'explosifs et falsification de documents officiels. Elle a, par ailleurs, prononcé une peine de 4 ans de prison ferme contre 6 autres personnes inculpées pour adhésion et soutien à groupe armé. Idène Boubaker, 30 ans, natif d'El Oued, avait rejoint, il y a plusieurs années, un groupe terroriste activant dans un maquis de la région de Tébessa. Au mois d'août dernier, il revient à El Oued, sa ville natale, en compagnie du terroriste Abderrazak Habla, qui sera abattu par les forces de l'ordre. Le jeune terroriste, ex-étudiant en sciences sociales, arrive à persuader plusieurs de ses connaissances qui constitueront bientôt un groupe armé. Intarissable sur ce sujet, Idène Boubakeur avoue avoir projeté de faire sauter à l'explosif le siège d'un service de sécurité à El Oued. Se sentant menacé de toutes parts, il fuit vers Touggourt où il se procure facilement un logement, lequel, selon le terroriste, devait servir de base de départ en direction du Sahara. Un attentat à l'explosif contre une entreprise étrangère basée à Hassi Messaoud était la mission qui lui aurait été confiée par un émir de l'Est algérien. Quoi qu'il en soit, après son arrestation et la saisie d'armes et d'explosifs qui étaient en sa possession et qu'il avait cachés dans plusieurs endroits, le frêle Idène Boubakeur, pas plus haut que 4 pommes, avoue tous ces crimes, sans se faire prier, et permet, ce faisant, aux services de sécurité de faire un grand coup de filet ayant mené à l'arrestation de 14 personnes impliquées à divers degrés dans le soutien au terrorisme. Lors de leur comparution devant la cour criminelle de Biskra, la plupart des inculpés nieront les accusations portées à leur encontre et jureront ne pas connaître I.B. Les avocats ont, quant à eux, plaidé l'innocence de leurs clients en s'appuyant sur ce qu'ils ont qualifié d' « atteinte aux droits de l'homme et aux procédures ». Ils ont dénoncé les « pressions » dont les mis en cause auraient fait l'objet, réclamant du tribunal de prononcer leur acquittement pur et simple alors que le procureur avait requis des peines allant de 5 à 10 ans et une condamnation à mort pour le principal accusé. La cour criminelle de Biskra rendra justice en relaxant 7 personnes sur les 14 inculpés.