La commune de Aïn Romana (daïra de Mouzaïa) a bénéficié des avantages qu'offre le programme national de construction de 100 locaux professionnels par commune, destinés aux jeunes chômeurs diplômés des centres de formation professionnelle. Répartis à travers les différentes localités qui dépendent administrativement de cette commune, ces locaux, dont la construction avait débuté en 2007 et qui ont été réceptionnés cette année, n'ont malheureusement pas, selon un responsable de l'APC, intéressé les jeunes de cette région isolée. La localité de Rayhane, située au sud-ouest du chef-lieu de la commune, a bénéficié de 20 locaux professionnels qui devaient revenir aux jeunes diplômés de cette bourgade de 2000 habitants, fortement touchée par le chômage des jeunes. Cependant, cette opération n'a pas connu l'engouement espéré, puisque neuf jeunes seulement ont pu en bénéficier pour pouvoir investir dans le créneau de leur choix. Les autres candidats ont vu leurs dossiers refusés car ne remplissant pas les conditions nécessaires. A N'haoua, ensemble d'habitations éparses, située à l'autre extrémité de Aïn Romana,10 locaux ont été construits, mais là aussi, les postulants ne se bousculaient pas au portillon pour pouvoir en bénéficier. « Notre région a beaucoup souffert des affres de la décennie noire. Avec le fort taux d'échec scolaire, nos enfants avaient peu de chances de suivre une formation », avouera un habitant de cette localité enclavée. « Nous souhaitons bénéficier d'aides en vue d'investir dans le domaine agricole », dira un jeune sans diplômes comme la plupart de ses compagnons. Et de poursuivre : « Travailler nos terres avec des moyens matériels adéquats est plus rentable pour nous que d'activer dans un local qui ne nous rapportera absolument rien. » A Aïn Romana centre, 10 locaux à usage professionnel ont été réceptionnés par l'APC. Faute de dossiers conformes aux conditions exigées pour en bénéficier, un seul postulant a été accepté, soit un jeune diplômé exerçant le métier de tôlier. Quant au projet programmé pour la construction de 20 locaux à Bordj Emir Abdelkader, il semblerait qu'il ne verra pas le jour de sitôt. Concernant le peu d'engouement suscité chez les jeunes par ce programme, un responsable local nous dira : « Ce programme n'est pas près de répondre aux attentes des jeunes en matière d'emploi, surtout que ces locaux sont implantés dans des endroits enclavés ». A vocation purement agricole, la commune de Aïn Romana connaîtra un meilleur essor si l'Etat consentait à aider ses jeunes à investir dans l'agriculture.