Ce précieux liquide se fait très rare dans la région, y compris durant la période hivernale. Les robinets sont à sec depuis huit mois. Cette région qui compte à elle seule près de 13 000 habitants a été raccordée au réseau d'alimentation en eau potable depuis les années 1990, mais ces conduites ne servent pratiquement à rien. Les villageois s'approvisionnent à partir de sources lointaines à dos d'âne. Les habitants d'Aït El Hamel partent jusqu'à l'oued séparant la wilaya de Boumerdès de Tizi Ouzou pour remplir quelques bidons d'eau. Mais le calvaire des villageois s'accentue en période de grandes chaleurs, juste après le tarissement des sources naturelles d'où ils s'abreuvent le reste de l'année. «En été, nous sommes obligés de nous réveiller tôt la matinée pour pouvoir remplir nos jerricans, et ce, en raison des longues chaines qui se forment à la fontaine qui coule au compte goute», précise Hamid, un jeune du village. «Il y a vingt ans, nous nous déplaçons jusqu'à Chlouth, à une vingtaine de kilomètres de là pour ne pas mourir de soif. Aujourd'hui, nous achetons des citernes à raison de 1200 DA l'unité», relate-t-il. Les habitants d'Ouled Ben Abdallah, eux, affirment que leurs foyers ne sont pas raccordés au réseau d'AEP. La plupart d'entre eux s'approvisionnent à partir de Aïn Zenezla, une source qui se trouve au bord du CW 151. Même problème à Ait Said où le projet devant alimenter la localité à partir du barrage de Taksebt est à l'arrêt depuis deux mois. Les travaux de réalisation sont bloqués à cause de l'opposition de propriétaires d'une parcelle de terre se trouvant à Tizi N' lbir. Les villageois dénoncent l'inertie des responsables locaux qui n'ont rien fait pour trouver des solutions à ce problème et menacent de descendre dans la rue pour exiger des solutions durable à la pénurie d'eau. Eux qui continuent de s'approvisionner à partir de la fontaine du lieudit Yaghrem. Aucune des promesses des responsables de l'hydraulique pour venir à bout de la pénurie d'eau potable qui frappe la région ne s'est concrétisée dans les faits. Il y a deux ans, les autorités avaient rassuré les villageois qu'ils seront alimentés à partir de la station de dessalement de l'eau de mer de Cap Djenet. Mais le projet de réalisation des conduites connait beaucoup de retard en raison de la défaillance de certaines entreprises et les oppositions de propriétaires terriens.