En dehors de quelques magasins d'alimentation générale et des administrations des collectivités locales et surtout d'une multitude de cafés, les habitants de Aïn El Hammam ne trouvent rien qui puisse les inciter à s'ancrer dans le patelin qui les a vu naître. Comme la plupart des jeunes de la région, beaucoup de personnes âgées, possédant les moyens de vivre ailleurs, pensent aussi à partir. «Nous aimons cette région, mais elle ne nous donne rien à nous, ni à nos enfants. On ne peut envisager leur avenir dans cette région où ils sont voués au chômage», fulmine un sexagénaire, dont les enfants diplômés depuis plusieurs années ne trouvent pas d'emploi. En dehors des administrations qui ne proposent que des emplois précaires, aucune entreprise privée ou étatique, capable d'offrir de l'emploi, n'existe dans la localité. Même le bâtiment est en panne. Certains privés pourvoyeurs d'emploi ont délocalisé leurs usines pour des endroits plus propices au commerce, et dont le réseau routier permet de joindre facilement Alger, Béjaïa ou les autres grandes villes. Même les petits magasins qui peuplaient, il y a peu, la grande rue, ferment un à un. Plus de quarante locaux sont fermés, ou menacent ruine, sur ce boulevard seulement. La situation empire depuis que la ville est déstabilisée par le mouvement du sol. Certains n'osent plus entamer des constructions, alors que d'autres se voient refuser le permis de construire sur leur terrain situé en zone rouge, déclarée inconstructible. Les propriétaires de magasins démolis en 2009 ne sont pas recasés et ne sont pas près de l'être, surtout que la démolition prochaine de deux autres immeubles se profile à l'horizon et ne manquera pas de faire d'autres sinistrés qui demandent d'ores et déjà à être relogés. C'est dire que sans un plan spécial Hautes montagnes, les communes de la région risquent d'être abandonnées pour des cieux plus cléments.