Le phénomène de l'émigration clandestine, plus connu sous l'appellation de la «harga», n'est pas nouveau dans la wilaya de Mostaganem. Il a fait son apparition, pour la première fois, en mars 2004, à partir de la côte d'Ouled Boughalem, une commune rurale, relevant de la daïra d'Achaacha, située à l'extrême est de la wilaya de Mostaganem. La première traversée, en mars 2004, s'est soldée par un succès, étant entendu que le groupe de jeunes pêcheurs, qui était à bord d'une embarcation de fortune, a illégalement traverser la Méditerranée en partant de la plage de Bahara (Ouled Boughalem) pour arriver à bon port à Guardamar, une commune d'Espagne de la province d'Alicante. Ils ont ensuite rejoint des membres de leur famille établis à Perpignan (France). Cela nous a été confirmé par les proches de ses harraga-pêcheurs, qui résident tous actuellement en France. «La plage de Bahara est prisée à présent par les candidats à l'émigration clandestine parce qu'elle est la plus proche des côtes espagnoles, moins de 200 km entre la côte d'Ouled Boughalem et Guardamar. La traversée ne dépasse pas six heures quand on est à bord d'un zodiac», affirment Yacine et Ghanem, deux jeunes ayant tenté à maintes reprises la traversée clandestine, mais sans succès. De ce fait, continuent-ils : «Aujourd'hui, jeunes et moins jeunes aventuriers provenant de différentes wilayas du pays optent pour cette plage, qui se veut la plus à même de permettre aux migrant d'atteindre sans ambages l'autre rive de la Méditerranée.» D'autres pêcheurs nous ont également confirmé l'information. Aussi, concernant l'histoire de «la première harga en Algérie», beaucoup affirment qu'elle a eu lieu tout d'abord à partir de Mostaganem. Ce n'est qu'après que le phénomène s'est généralisé pour atteindre d'autres régions du littoral algérien, notamment Oran, Aïn Témouchent et Ghazaouet. Ainsi, de l'avis de beaucoup, la harga est un phénomène qui a fait son apparition en 2004, avant de prendre une ampleur sans précédent. Aujourd'hui, ce sont des centaines d'aventuriers de Mostaganem et d'autres wilayas qui tentent, par tous les moyens, d'atteindre les côtes européenes, quitte à mourir en chemin.