Sidi Bel Abbes De notre envoyé spécial « Al nihaya » (La fin) la pièce de Ahmed Belaâlem de la troupe Djillali Benabdelhalim de Mostaganem a décroché la première place au 8 ème Festival culturel du théâtre de Sidi Bel Abbes, clôturé jeudi soir au théâtre régional. La pièce, qui relève du théâtre de l'absurde, est une adaptation du texte du dramaturge irlandais Samuel Beckett, « Fin de partie » (Voir notre supplément Arts et Lettres).
« Al Nihaya » a obtenu, par conséquent, le billet de qualification à la compétition officielle du 9 ème Festival national du théâtre professionnel (FNTP) prévu à Alger du 28 aôut au 8 septembre 2014. « Nous nous n'attendions pas à cette distinction. Nous travaillons en continu, pas pour obtenir un prix. Nous sommes des comédiens amateurs qui essaient de faire du bon travail sur scène. Nous ne sommes même pas rémunérés. Ce qui nous intéresse est l'art. Nous remercions beaucoup Ahmed Belâalem qui nous appris ce que c'est le théâtre. Cela fait quinze ans que nous sommes avec lui. Il nous a formé. Nous allons continuer», a déclaré Fethi Draoui, le comédien qui a interprété le rôle de Clov dans la pièce.
« El Awal Moukarar » de Abbas Mohamed Islam de la coopérative Al Fadhaa d'Alger a obtenu la deuxième place, suivie de « El ghoul bou sbaah rissane » de Rabie Oudjaout de la coopérative Asdikaa al fan de Chlef. Ces deux pièces participent au prochain FNTP dans la section Off. Présidé par le critique Kamel Bendimerad, le jury était composé des comédiennes Saliha Benbraham et Nawal Benaissa, du dramaturge Mohamed Chouat et du metteur en scène Mohamed Frimehdi. « Nous regrettons le niveau faible de certaines pièces vues au festival. Certains comédiens nous ont déçu par leur jeu non maitrisé.
Des comédiens qui ont grandement besoin d'être encadrés et formés. Nous avons également remarqué la mauvaise adaptation des textes universels due à l'improvisation et à la précipitation. Il faut éviter l'orgeuil et multiplier la lecture des textes », a conseillé Mohamed Frimehdi, rapporteur du jury du festival. Il a rappelé qu'il a fallu presque 25 ans pour M'Hamed Benguettaf pour écrire la pièce Al Ayta et adapter « Les martyrs reviennent cette semaine ». Pour Mohamed Chouat, plusieurs textes étaient mal adaptés en ce sens que les idées originales des auteurs ont été dénaturées, fondues.
« Donc, on retient que le côté scénique, le texte disparaît presque complètement. On assiste parfois à des pièces sans fond, sans contenu réel. Dans la pièce « Al Nihaya », Ahmed Belâalem a travaillé avec intelligence, il a su bien dirigé ses comédiens et donné une autre vision sur le texte de Samuel Beckett. C'était un vrai spectacle. Le public était en harmonie avec les comédiens sur scène. La pièce mérite amplement la première place », a noté Mohamed Chouat.
« Il y a eu des spectacles exprimant différentes formes théâtrles. Les résulats proclamés par le jury sont logiques, professionnels. J'espère que les troupes vont tenir compte des remarques faites par le jury pour s'améliorer et avancer. Il faut aller vers les normes professionnelles, c'est essentiel. Nous avons un vrai potentiel pour avoir des spectacles de grande qualité. On peut faire de l'auto-formation, c'est possible. Les théâtres régionaux peuvent faire appel à des encadreurs, des formateurs pour assurer des stages.Priorité doit être donnée à la formation », a estimé, pour sa part, Hassan Assous, commissaire du festival et directeur du théâtre régional de Sidi Bel Abbes.