Mohamed, 47 ans, et Nessrine, une fillette de 4 ans, ont trouvé la mort, hier, à 8h, suite au glissement de terrain qui a provoqué l'effondrement de plusieurs habitations (trois, selon des habitants du bidonville Sonatro), non loin de la carrière Jaubert, commune de Oued Koriche. 3 personnes, sur 14 blessés, ont été retirées des décombres, déclare M. Bakhti, chargé de la communication auprès de la Protection civile d'Alger. Nessrine a succombé à ses blessures lors de son admission au pavillon des urgences, ajoute le même responsable. La vie des 14 autres blessés n'est pas en danger. Erigées sur le flanc d'un monticule, non loin des bâtiments de Diar El Kaf, ces habitations en tôle, zinc et parpaings constituaient un véritable danger pour leurs occupants. Les pluies torrentielles qui se sont abattues sur la capitale dans la nuit de lundi et la journée de mardi, les chutes de neige et la vague de froid des semaines précédentes n'ont pas été sans causer des pertes humaines et des dégâts matériels considérables. Hier, les éléments de la Protection civile et les policiers dépêchés sur les lieux ont eu du mal à se frayer un chemin sur un terrain accidenté qui mène aux fragiles baraquements. D'ailleurs, ce n'est que vers 11h30 que le corps sans vie de l'homme a été retiré des décombres. Des écoliers, qui venaient de quitter leurs bancs, étaient sous le choc. La tristesse et la désolation se lisaient sur leur visage. Des habitations qui risquaient de subir le même sort ont été vidées de leurs occupants. Des instructions ont été données aux familles de quitter les lieux. « Ces baraques sont construites sur un terrain glissant. Un autre glissement de terrain n'est pas à écarter et peut survenir à n'importe quel moment », déclare un élément de la Protection civile à l'intention des habitants de ce bidonville. Collées, ces baraques constituent des tombes pour ces centaines de familles « démunies ». Les personnes rencontrées n'ont pas hésité à pointer un doigt accusateur vers les responsables locaux, en premier lieu l'ex-wali délégué de la circonscription administrative de Bab El Oued et l'actuel président de l'APC de Oued Koreich, qui, selon leurs dires, sont responsables de leurs déboires et de leur misère : « Ces responsables n'ont jamais tenu leurs promesses. Nous avons été bernés pendant de longues années. Des promesses d'un relogement dans les plus brefs délais dans des habitations ou dans des chalets nous ont été faites quelques mois seulement après les tragiques inondations de novembre 2001. Mais voyez dans quelle situation nous vivons ! » Nos interlocuteurs déclarent que les familles dont les habitations étaient situées des deux côtés de l'autoroute qui mène vers Bab El Oued avaient été relogées à Cherarba, Baraki et les Eucalyptus. Sinistrées des inondations de novembre 2001, vivant dans la précarité, les familles sinistrées ne demandent rien d'autre qu'une prise en charge effective de leurs doléances par les instances supérieures du pays. « Nous ne voulons qu'être relogées dans des chalets, car nous estimons que nous avons droit à une vie décente dans notre pays », lâchent-elles. Contactés dans l'après-midi, le président de l'APC d'Oued Koreich et ses vice-présidents étaient « en réunion à la daïra ».