Les dix-sept élus locaux du RND dans la wilaya de Tizi Ouzou se sont pliés hier à la décision de leur parti leur enjoignant de démissionner. C'est la manière trouvée par Ouyahia, secrétaire général du parti, pour satisfaire la revendication des archs quant au départ des « indus élus ». Plus d'une année après avoir signé l'accord avec le mouvement des archs sur la révocation des élus et près de deux mois après la reprise du dialogue entre les deux parties, l'engagement du chef du gouvernement devient ainsi effectif même si le nombre d'élus RND reste infime par rapport aux autres formations politiques concernées. Pour éviter de dissoudre directement les APC et les APW concernées, sans outils juridiques, Ahmed Ouyahia, tout en espérant que les autres partis feront de même, retire les élus de son parti. Ainsi, dans la wilaya de Tizi Ouzou, deux APC à majorité RND (Abi Youcef et Akerrou) sont de fait dissoutes. Les élus du parti, qui se sont réunis hier matin, ont décidé unanimement d'« accepter de remettre leur mandat d'élu et de quitter les Assemblées dont ils font partie dans l'immédiat ». Pour eux, c'est une manière de soutenir leur secrétaire général dans ses efforts de régler la crise en Kabylie. A la reprise du dialogue avec la délégation des archs, le chef du gouvernement, interpellé sur la non-application de l'accord de janvier 2004, avait rassuré les délégués en leur promettant que les partis politiques allaient retirer leurs élus incessamment. Si ce scénario est devenu effectif pour le parti du chef du gouvernement, ce n'est pas encore le cas pour le FFS et le FLN. Pour ce dernier, selon le mouhafadh de Tizi Ouzou, M. Arbouche, les structures locales n'ont reçu aucune instruction de leur direction nationale. « Nous n'avons jamais évoqué ce problème avec la direction nationale », nous a affirmé hier M. Arbouche. Le retrait des élus FLN, au nombre de 113, n'est pas à écarter pour permettre au chef du gouvernement d'avoir les coudées franches pour « s'occuper » du FFS. Une réunion, dont l'ordre du jour n'a pas été précisé, regroupera tous les élus FLN vendredi prochain à Tizi Ouzou. Si Ouyahia peut compter sur la « compréhension » de son allié, le FLN, il risque de faire face à une farouche résistance du parti d'Aït Ahmed qui contrôle 27 APC sur les 37 pourvues d'assemblées élues, en plus de l'APW. Le président de cette dernière, contacté hier, n'a pas voulu commenter la décision du RND. Pour lui, il est hors de question d'accepter un retrait ou une dissolution des assemblées détenues par le FFS. Le parti serait partant dans le cas où ce seraient toutes les Assemblées locales du pays qui sont touchées. Sur le plan juridique, moins d'une vingtaine d'APC pourrait être ainsi dissoute dans le cas où le FLN retirerait ses élus à la faveur de l'article 34 du code communal qui stipule qu'une assemblée est dissoute lorsque « le nombre d'élus est devenu inférieur à la moitié des membres ».